5. 3. LA CONFRÉRIE DES ORTHOPÉDISTES (NDUN)

Lorsqu’une personne fait une chute et se fracture un membre, elle est conduite, pour se faire soigner, chez un membre de la dénommée « ndun », c’est la confrérie des orthopédistes. Elle regroupe les soigneurs des fractures et de tous les problèmes orthopédiques. Les membres se recrutent parmi les anciens patients et les héritiers des familles des forgerons. Ces orthopédistes, désignés par l’expression «  banga ndun », ont comme emblème le poulet dont ils ne peuvent partager la chair avec un non-initié. Ils soignent avec le feu, les minéraux, les huiles et les herbes. Souvent dès qu’un patient se présente avec un membre fracturé, le guérisseur lui demande un poulet. Il lui brise la patte si le client a une jambe cassée ; l’aile si l’individu souffre d'une fracture au bras. L’orthopédiste soigne concomitamment le coq et l’homme. La guérison du premier indique celle du second.

On rapporte que, pour des cas graves comme la fracture de la colonne vertébrale, les grands maîtres orthopédistes faisaient tomber un palmier qu’ils « soignaient » en appliquant les mêmes recettes que celles destinés à l’homme. La « guérison » du palmier impliquait celle du malade.

L’extension géographique de cette confrérie est la même que celle de la société des « procréateurs ».

Nous ne savons pas expliquer le rapport entre l’orthopédie et le métier de forgeron. Pour comprendre toutes les dimensions de la confrérie, il serait, cependant, utile de pouvoir interpréter ce lien.