5. 5. LA SOCIÉTÉ DES TUEURS DE LÉOPARD (BIKWAN NKPÉE )

Les personnes ayant tué un léopard, un lion ou un aigle sont appelées « Bikwan nkpiée » c’est-à-dire « ceux qui ont résisté au léopard ». Au cours d’une cérémonie somptueuse comme celle décrite par le Jésuite Struyf dans « Ma première visite chez les Badinga », les nouveaux membresreçoivent, de la part de « Munken » ou d’un autre dignitaire, une décoration faite de plume d’aigle (Lasa la mpung). Cette confrérie est celle des experts chasseurs (balwum) et des guerriers intrépides (magyul). Ces gens, pense-t-on, possèdent toute sorte de charmes de protection, entre autres celui qui leur procure le pouvoir d’ubiquité ou de métamorphose. Ils peuvent, par exemple, se rendre invisibles devant un éléphant qui s’apprête à les charger. Ils sont blindés contre les forces maléfiques et nocturnes de la forêt.

Il existe plusieurs autres associations et confréries, comme par exemple la confrérie des « maîtres de l’esprit » (nsib) 1 dont nous avons déjà parlé ou l’association des « chasseurs de pluie ». Ces confréries et associations animent la vie quotidienne au village. Comme elles débordent le cadre restreint du village, elles constituent de véritables réseaux permettant la circulation des informations ; elles contribuent à la prise de conscience ethnique et culturelle. Enfin, elles favorisent le passage des innovations culturelles d’un groupe ethnique à un autre.

Notes
1.

Cf. supra.