1. RÉPONSES AUX EXIGENCES DE LA VIE CHRÉTIENNE

Achille Mbembe affirme que la religion chrétienne n’a jamais réussi à imposer aux sociétés africaines « l’hégémonie qu’elle eut autrefois en Occident, à l’époque médiévale notamment. De nombreuses (…)sphères symboliques lui ont échappé, les sociétés africaines n’ayant, en définitive, accepté de transactions que dans les domaines pour lesquels elles avaient besoin d’un surcroît de magies pour négocier avec les nouvelles structures de contraintes(le régime de servitude coloniale notamment) au sein desquelles elles étaient, désormais, sommées d’exercer leur historicité. » 1

Il est vrai que tout au long de la période missionnaire, les sociétés africaines ont opposé une résistance à l’hégémonie chrétienne, à sa prétention à posséder la totalité de la vérité sur l’homme et sur le monde. Des pans entiers de ces sociétés, ceux que Mgr Bossart appelait « le bloc païen » 2 , n‘ont pas, en définitive, adhéré au christianisme. Ceux qui ont reçu le baptême, quel que soit le nombre avancé par les statistiques, ont adopté des attitudes variées vis-à-vis des énoncés du christianisme. Ces attitudes dépendent non seulement des dispositions personnelles de chaque converti, mais aussi de la pression exercée par l’environnement social et les événements. Il est difficile de discerner les mobiles de la conversion et les raisons de tel ou tel autre comportement du chrétien. Nous pouvons, toutefois, tenter de décrire quelques formes de réponse que les Ding orientaux, et souvent, avec leurs voisins, ont donné au défi provoqué par l’implantation du christianisme.

Notes
1.

Mbembe, A., op.cit, pp.9-10.

2.

BOSSART, A., Extrait du rapport sur la mission d’Ipamu pour l’année 1937-1938.