1. 2. 2. La confession

À Pangu comme à Ipamu, pour les natifs, la confession relevait du parcours du combattant. Elle ressemblait parfois à un saut d’obstacles.

Pour comprendre les nombreuses difficultés auxquelles le pénitent ding devait faire face, il convient de rappeler les normes édictées par les Instructions aux missionnaires, en matière de déroulement de la confession. Ce texte indique qu’en règle générale, les confessions doivent être entendues « in loco aperto » ; celles de personnes du sexe « interposita crate » et le soir « cum lumine » 1 . La législation insiste pour que la pratique missionnaire puisse s’adapter à la psychologie particulière des Noirs. Quelques recommandations sont faites aux confesseurs :

1° Vu les faciles oublis des Noirs et leurs consciences peu formées, il faut interroger les pénitents noirs sur leurs obligations, et ne pas se contenter d’une déclaration générale d’innocence. Ces interrogations doivent être faites d’ailleurs, de manière à ne pas pousser le Noir à des aveux irréfléchis et non fondés.

Dans les interrogations, il n’y a pas lieu, même pour les enfants approchant de la puberté, de craindre de troubler des ignorances salutaires et de passer sous silence le chapitre de la pureté. Les filles sont souvent dans une nécessité particulière d’être questionnées à ce sujet.

2° L’on doit régulièrement refuser l’absolution non seulement à ceux qui refusent d’observer un précepte de l’Église, comme celui du repos du dimanche, mais à plus forte raison à ceux qui négligent un grave devoir de précepte naturel et divin. Telle est l’obligation des parents de procurer à leurs enfants une instruction religieuse suffisante.

L’accusation des péchés graves doit être sanctionnée par l’imposition d’une pénitence grave, proportionnée aux délits et médicinale.

3° Quand la restitution actuelle est possible sans exposer la réputation du pénitent, le confesseur fera généralement bien de différer l’absolution jusqu’à ce que cette obligation de justice soit remplie, quand celle-ci est grave 2 .

Ces normes arrêtées par les supérieurs des Missions n’étaient, en réalité, pas adaptées à la situation locale. Au lieu de favoriser la confiance du pénitent, elles augmentaient le stress et suscitaient de réelles appréhensions. Parmi les difficultés du pénitent, citons :

Notes
1.

Recueil d’Instructions…, op.cit., p. 66.

2.

Recueil d’Instructions…, op.cit., p. 66-67.