1. 4. L'INCONFORTABLE POSITION DU CATÉCHISTE

Nous avons précédemment montré que les catéchistes ont été le groupe de Noirs qui a le plus contribué l'implantation du christianisme au Congo et l'a marqué de son influence. Aussi bien les Scheutistes de Pangu que les Jésuites d'Ipamu, tous les missionnaires qui ont oeuvré chez les Ding orientaux se sont appuyés sur les catéchistes « importés » du Kasaï et du Kwango ou sur ceux qu'ils ont recrutés localement et formés. Ces auxiliaires de l'évangélisation étaient installés dans les différents villages pour donner les premiers rudiments d'instruction religieuse aux enfants et aux adultes qui désiraient plus tard se faire baptiser. Ils étaient aussi des propagandistes du christianisme et, à ce titre, ils avaient mission de convaincre les indécis et de barrer la route aux protestants, adversaires des catholiques.

La plupart des études qui ont été menées jusque-là à propos des catéchistes, se sont attachées à la description de leur travail de guide et d'interprète pour les missionnaires. Elles se sont aussi attardées sur le rôle de formateur et de conducteur de prière qu'ils ont souvent joué avec une dévotion admirable. Mais il n'existe pas encore des récits concernant leur propre vie de chrétien, leurs rapports avec la communauté villageoise qui les accueillait, leurs attitudes vis-à-vis des questions primordiales de l'existence : la maladie, la mort, la sorcellerie, etc. Nous voulons, dans ce paragraphe, aborder ces problèmes, dans la mesure où les sources nous le permettent.