Le Mpeve était aussi une variante du Kimbanguisme. Vansina situe l’origine de ce mouvement chez les Suku du Kwango où il se serait substitué au Lupambula et à l’eau bénite. Visant à l’éradication des sorciers, le Mpeve s’était implanté chez les Pende, les Mbuun et les Ding orientaux au plus tard en 1958 2 . À l’approche de l’indépendance, en 1959, de-ci de-là, progressivement partout aux abords des villages, des endroits d’habitudes broussailleux apparaissent propres, bien dégagés, balayés : les accès aux cimetières et les cimetières eux-mêmes. En beaucoup d’endroits la rumeur courait que les ancêtres allaient revenir et qu'il fallait tenir leur village (le cimetière) propre. Ce retour qui allait coïncider avec le départ des Blancs, apporterait richesse et bonheur à ceux qui s’y seraient préparés. Il fallait se débarrasser des charmes et de la sorcellerie. Les ancêtres préparant leur retour, désignaient les sorciers par l’intermédiaire de certaines personnes qui entraient en transe ( kubwa mpeve). Les propagandistes de ce mouvement parcouraient les villages habillés en blanc. Ils se réunissaient pour prier comme les kimbanguistes et parfois, la nuit, au cimetière. À cause de chants de ses adeptes commençant par le mot « Muzizi », il a été donné à cette secte le nom de « Muzizi » 3 .
VANSINA, « Lukoshi/Lupambula… », op.cit., p. 93.
Informations de MPIMAKO Rémi, Dibaya-Lubwe, le 6 septembre 2003.