3.3. Enjeux sociaux

Les transformations socio-économiques des dernières décennies produisent de nouvelles normes de comportement qui font jouer un rôle central aux mobilités quotidiennes ou moins habituelles. Bouger, changer, s’adapter sont des actions qui supposent le mouvement géographique et qui font écho aux impératifs d’une société caractérisée par la variété des choix, la flexibilité des engagements et le désir d’évasion : « (…) l a mobilité n’est plus tout à fait un choix individuel, elle est aussi le résultat d’une prescription de la société » [Orfeuil, 2004c, p. 29]. A l’inverse, l’immobilité, l’ancrage territorial, la sédentarité sont dépréciées dans la gestion des modes de vie contemporains. La mobilité suppose des aptitudes, des compétences et des ressources qui sont diversement partagées [Orfeuil, 2004]. Ainsi, qu’elle soit vécue sous le mode du choix ou de la contrainte, la mobilité s’impose dorénavant à tous. Or « il y a de plus en plus de manières différentes d’être mobile et l’élargissement du champ des possibles qui en découle multiplie les possibilités de différenciations » [Kaufmann, 2005, p. 133]. C’est pourquoi il convient de tenir compte des tensions et des contraintes différenciées qui pèsent sur les pratiques mobilité.