1.1.2.2. Selon la localisation résidentielle

L’analyse des niveaux d’équipement automobile selon les particularités de l’agglomération de résidence, notamment en termes de densité et d’offre de modes de transport alternatifs, a été réalisée sur une population relativement homogène de ménages en âge d’être actifs, soit les 25-59 ans.

En rural même parmi les ménages les moins dotés, l’équipement en automobiles est très répandu et les inégalités (0,026) plutôt moins fortes que dans les autres agglomérations ; la voiture apparaît comme un bien de première nécessité (de 91 % à 98 % du 1er au dernier quintile) (Graphique 11, Graphique 12). L’agglomération parisienne présente les caractéristiques inverses et les inégalités d’équipement sont les plus élevées même si elles restent faibles chez les 25-59 ans (0,092). La part des ménages équipés varie entre 68 % et 99 % du 1er au dernier quintile. Les agglomérations de province se trouvent dans une situation intermédiaire où le revenu reste peu discriminant concernant l’équipement des ménages (0,074). Un peu plus des trois quart (76 %) sont équipés parmi les plus modestes contre la quasi totalité (99 %) des plus aisés. Ainsi, lorsque l’équipement en automobiles devient incontournable du fait de l’éloignement du lieu de résidence des lieux de travail, d’achats, ou de loisirs, les inégalités se réduisent, ce qui n’est pas sans conséquences sur les dépenses que les ménages les plus modestes supportent pour bénéficier d’une accessibilité convenable.

Graphique 11 : Equipement automobile des 25-59 ans selon la taille de l’agglomération et le revenu par UC
Graphique 12 : Indices de concentration de l’équipement automobile des ménages de 25-59 ans selon la localisation

Source : ENT 1993-1994

En résumé, la plupart des ménages non équipés sont soit jeunes, soit âgés, pour la plupart célibataires et inactifs ; ce sont pour l’essentiel des ménages dont le non-équipement ne saurait s’expliquer exclusivement par des revenus insuffisants. L’automobile est passée en quelques décennies « d’un statut proche du bien de luxe à celui d’un produit de grande (voire de première) nécessité » [Gallez, 1995]. On constate ainsi que d’une génération à l’autre les inégalités d’équipement sont en nettes réduction. Toutefois, si la diffusion de l’automobile a été rendue possible grâce à l’augmentation globale des niveaux de vie depuis les années 50, ce mouvement a laissé et laisse encore à l’écart une partie des plus modestes notamment parmi les jeunes ce qui laisse présager un léger tassement de la dynamique générationnelle. La démocratisation du bien automobile demeure encore inachevée.