La quasi-totalité des actifs de l’agglomération (94 %) disposent du permis de conduire. La part des titulaires passe de 70 % à 97 % du 1er au dernier quintile chez les femmes (respectivement 92 % et 99 % chez les hommes). Les écarts inter-genres se resserrent ainsi du 1er au dernier quintile principalement grâce au rattrapage des femmes aisées (Graphique 40).
Les effectifs disponibles chez les actifs offrent la possibilité d’analyser l’impact du niveau d’études chez les hommes comme chez les femmes en le décorrélant de celui du revenu. Cette analyse confirme cependant que l’effet du niveau d’études est en grande partie repris par l’effet du revenu. Tout juste peut-on dire que disposer d’un faible capital scolaire pénalise un peu plus les femmes, en particulier les plus modestes.
Source : EMD de Lyon 1994-1995
Mesurées grâce aux indices de concentration, les inégalités d’accès au permis sont très faibles chez les actifs (0,025) certainement parce que l’exercice d’une activité professionnelle rend souvent incontournable la détention du permis de conduire (Tableau 18). Elles restent un peu plus marquées chez les femmes que chez les hommes bien que les inégalités de revenu, à statut donné, soient supérieures chez les hommes. Etre titulaire du permis de conduire apparaît comme une formalité qui souffre peu d’exceptions. Même parmi les femmes les moins diplômées, la valeur de l’indice de concentration reste faible (0,083).
Ecart interquintile Q5/Q1 | Coefficients de concentration | ||
Accès au permis | Revenu par UC | ||
Actif à plein temps 25-59 ans - Homme - Femme |
1,2 1,1 1,4 |
0,025 0,013 0,046 |
0,266 0,275 0,253 |
Chômeur 25-59 ans - Homme - Femme |
1,4 1,3* 1,7* |
0,074 0,026 0,129 |
0,328 0,359 0,292 |
Femme au foyer 25-59 ans | 2,7 | 0,241 | 0,343 |
*Effectifs faibles, résultats peu significatifs |
Source : EMD de Lyon 1994-1995
A priori chez les chômeurs 1 l’impact du revenu sur la part des titulaires du permis devrait être semblable à celui observé chez les actifs, puisqu’à l’exception des chômeurs n’ayant jamais travaillé, un chômeur est un actif momentanément privé d’emploi. Pourtant, les inégalités d’accès au permis de conduire chez les chômeurs sont plus importantes que chez les actifs (respectivement 0,074 et 0,025). Le revenu reste peu discriminant dans l’accès au permis des hommes (0,026) en revanche pour les femmes son impact est significatif (0,129) (Tableau 18). Les femmes du 1er quintile ne sont pas plus de 60 % à disposer du permis contre 80 % chez les hommes (respectivement 70 % et 92 % chez les actifs). Or disposer du permis de conduire (voire d’une voiture) est souvent la condition implicite (ou explicite) pour accéder au premier emploi ou pour se réinsérer dans la vie professionnelle. Et face à la parcellisation des horaires, à la variabilité des lieux de travail et à leur dispersion géographique, la non-disponibilité du permis rend toute possibilité de retour à l’emploi encore plus problématique. Or l’accès au permis reste en partie conditionnée par le revenu chez les femmes de sorte que les plus aisées bénéficient de meilleures conditions que les plus modestes.
Nous l’avons vu précédemment, les femmes au foyer cumulent les handicaps concernant l’accès au permis : le genre, l’inactivité, un faible niveau d’études et de revenu (40 % des femmes au foyer appartiennent au 1er quintile) : rappelons que moins des deux tiers sont titulaires du permis. Leur accès au permis de conduire est beaucoup plus sensible au revenu que ne l’est celui des femmes actives (Graphique 40). Les femmes au foyer les plus modestes, ne sont que 35 % à disposer du permis contre 73 % pour celles du 2ème quintile et 90 % ou plus dès le 3ème quintile. Les niveaux sont ainsi multipliés par 2,7 du 1er au dernier quintile et les inégalités mesurées grâce aux indices de concentration sont très importantes (0,241) (Tableau 18). Les inégalités d’accès au permis varient également sensiblement selon le niveau d’études : parmi les moins diplômées les inégalités d’accès au permis sont supérieures aux inégalités de revenu (respectivement 0,392 et 0,237). Ces inégalités se réduisent considérablement parmi les femmes disposant d’un niveau d’études secondaire (0,170) tandis qu’elles disparaissent complètement chez les diplômées du supérieur. Compte tenu des effectifs disponibles, il n’y a pas de décorrélation possible entre le niveau d’études et le revenu.
Les situations de chômage prennent des formes très variées : chômage d’insertion chez les jeunes, de précarité parmi les peu qualifiés, de rejet pour les plus âgés… La sous-population des chômeurs constitue donc un groupe très hétérogène et le faible effectif disponible rend toute décorrélation liée à l’âge ou au niveau d’études impossible. Ainsi, les résultats présentés pour ce groupe ne pourront être détaillés et restent quelques fois difficilement interprétables.