2.2.2.2. Une priorité accordée aux hommes

En 1995, dans l’agglomération lyonnaise, moins d’une femme sur deux (48 %) dispose d’un accès autonome et régulier à la voiture en tant que conducteur, soit un écart de 25 points par rapport à la situation des hommes (73 %). Même chez les 25-59 ans le différentiel reste important : 83 % d’hommes accédants contre 63 % de femmes et il se maintient quelle que soit la position dans le cycle de vie (Graphique 45, ).

Graphique 45 : Taux d’accès au permis et taux d’accès effectif au volant des hommes
Graphique 46 : Taux d’accès au permis et taux d’accès effectif au volant des femmes
Graphique 46 : Taux d’accès au permis et taux d’accès effectif au volant des femmes

Source : EMD de Lyon 1994-1995

Cette différenciation liée au genre n’est pas uniquement imputable au moindre accès au permis des femmes (cf. ). Parmi les individus titulaires du permis et appartenant à un ménage motorisé dans lequel la voiture est en « partage », les non-accédants au volant sont principalement des femmes (près de 59 % en moyenne et 70 % parmi les 25-59 ans) ce qui reflète assez nettement l’attribution de la voiture à l’homme lorsqu’un seul véhicule est disponible dans le ménage. Ainsi, dans les ménages où le nombre de voitures est inférieur au nombre de permis, seules 40 % des femmes titulaires du permis de conduire disposent régulièrement d’un véhicule pour se déplacer (contre 69 % des hommes).

Alors que l’on pouvait penser que l’accès plus limité des femmes au niveau global viendrait pour partie de leur moindre taux d’activité, on constate, que même chez les actifs, la part des femmes « accédantes » reste inférieure de 15 points à celle des hommes (respectivement 72 % et 87 %) et l’écart se maintient en grande partie parmi les titulaires du permis (90 % d’accédants hommes contre 80 % d’accédantes). Ce partage en faveur des hommes peut s’expliquer par leurs distances domicile-travail supérieures de l’ordre de 30 %, dans l’agglomération lyonnaise.

Chez les générations les plus anciennes les écarts inter-genres sont encore plus marqués (70 % d’accédants et 26 % d’accédantes parmi les 60-74 ans, respectivement 50 % et 6 % après 74 ans). Parmi les titulaires du permis les différences restent très significatives (79 % d’accédants et 48 % d’accédantes parmi les 60-74 ans, respectivement 57 % et 23 % après 74 ans). Il est vrai que chez les couples de retraités rares sont les ménages qui conservent une éventuelle deuxième voiture et chez les ménages mono-motorisés le volant reste sans doute entre les mains de l’époux conformément aux habitudes « établies ». C’est pourquoi lorsqu’elles se retrouvent seules beaucoup de femmes refusent de conduire par peur ou manque d’habitude et de pratique pendant des années de vie en couple.