2.2.2.3. Des niveaux d’accès au volant croissants du centre à la périphérie

La localisation résidentielle au sein de l’agglomération modifie également les niveaux d’accès au volant (Graphique 47). Un individu sur deux habitant le centre accèdent au volant. La part des « accédants » augmente ensuite progressivement lorsque l’on s’éloigne des zones les plus centrales, pour atteindre un maximum de 73 % en 2ème couronne. Cette augmentation a trait à une structure démographique plus jeune dans les périphéries 1 et au développement de la multimotorisation des ménages : une même accessibilité aux emplois, aux commerces, aux activités sociales et culturelles nécessite en effet un accès plus important au volant en périphérie qu’en centre ville.

Pour ceux qui n’ont pas encore intégré la vie active, la localisation résidentielle apparaît comme le facteur le plus déterminant de l’accès au volant. La possibilité de pouvoir conduire régulièrement une voiture est en quelque sorte accélérée par une localisation éloignée du centre. Aucun lycéen résidant à Lyon ou Villeurbanne ne dispose d’un accès régulier à la voiture en tant que conducteur, alors que cette situation concerne plus d’un quart (26 %) de leurs homologues vivant en 2ème couronne. De même la part des accédants passe de 26 % à 55 % pour les étudiants, du centre à la 2ème couronne. En milieu de cycle de vie, résider en périphérie est une incitation forte à la motorisation pour les femmes au foyer et les chômeurs : les niveaux d’accès gagnent respectivement 71 % et 52 %. L’évolution est moins prononcée chez les actifs (+25 %) puisque même lorsqu’ils habitent dans le centre, plus de 7 actifs sur 10 (72 %) utilisent régulièrement une voiture en tant que conducteur. Pour les retraités les différentiels d’accès entre le centre et la périphérie varie entre +18 points parmi les plus jeunes et +14 points chez les plus âgés.

Graphique 47 : Taux d’accès au volant selon le cycle de vie et la localisation résidentielle

Source : EMD de Lyon 1994-1995

Ce premier cadrage permet de dresser le profil socio-économique des non-accédants. Il s’agit le plus souvent de femmes seules, inactives, âgées et habitant le centre. Seulement 15 % des femmes, cumulant ces caractéristiques, disposent d’un accès autonome au volant. A l’inverse plus de 94 % des hommes de 25-59 ans actif, résidant en 2ème couronne peuvent utiliser une voiture pour leurs déplacements quotidiens. L’analyse des caractéristiques individuelles intervenant dans la détermination du niveau d’accès au volant a fait apparaître un système d’opportunités et de contraintes différenciées selon la position dans le cycle de vie, le genre et la localisation résidentielle, c’est pourquoi nous nous interrogeons dorénavant sur le rôle spécifique du revenu à l’intérieur des différentes sous-populations repérées.

Notes
1.

Les niveaux d’accès au volant varient entre 63 % dans le centre et 83 % en 2ème couronne parmi les 25-59 ans.