2.2.3.3. Parmi les jeunes adultes, d’importantes inégalités chez les femmes

Le revenu apparaît peu discriminant chez ceux qui n’ont pas encore intégré le monde professionnel (Tableau 25). Chez les jeunes actifs, son influence est un peu plus significative mais les inégalités restent faibles. L’accès est nettement plus inégalitaire chez les jeunes filles étudiantes ou actives que chez leurs homologues masculins. Ces inégalités résultent pour partie d’inégalités d’accès au permis de conduire. Ainsi, lorsqu’ils vivent chez leurs parents, l’accès au volant des garçons de 18-24 ans est complètement indépendant du revenu tandis que celui de leurs homologues féminins apparaît nettement plus inégalitaire.

Tableau 25 : Ecarts interquintiles et coefficients de concentration du niveau d’accès au volant
  Ecart interquintile Q5/Q1 Coefficients de concentration
    Accès au volant Revenu par UC
Enfant lycéen 18-20 ans
- Homme
- Femme
1
0,8*
1,5*
-0,038
-0,050
-0,038
0,307
0,306
0,303
Enfant étudiant 18-25 ans
- Homme
- Femme
1,2
0,8
1,7
0,065
-0,026
0,146
0,272
0,262
0,279
Enfant actif à plein temps 18-25 ans
- Homme
- Femme
1,6
1,3*
2,7*
0,088
0,052
0,168
0,293
0,284
0,305
* Effectif faible, résultat peu significatif

Source : EMD de Lyon 1994-1995

En résumé, on observe que les inégalités verticales et horizontales d’accès au volant se maintiennent. Après 60 ans, le revenu et le genre sont des déterminants importants de l’accès au volant qui s’est progressivement diffusé des plus aisés vers les plus modestes et plus timidement encore, des hommes vers les femmes les plus aisées. Les femmes les plus modestes, restent largement à l’écart de ce processus. Les inégalités d’accès au volant sont donc faibles chez les jeunes retraités hommes, significatives chez leurs homologues de plus de 75 ans et très importantes chez les femmes. En milieu de cycle de vie les hommes actifs ont un accès au volant relativement peu différencié selon le revenu. Chez les femmes, la part des accédantes est plus dépendante du revenu du ménage. La situation apparaît nettement plus préoccupante chez les chômeurs puisque les inégalités d’accès au volant sont importantes chez les hommes comme chez les femmes. Ces différences d’accès liées au revenu risquent de compromettre significativement les chances de retrouver un emploi pour les plus modestes. En milieu de cycle de vie, être une femme et ne pas exercer d’activité professionnelle rend l’accès au volant étroitement dépendant du revenu du ménage : chez les femmes au foyer, les inégalités d’accès au volant sont du même ordre que les inégalités de revenu. Enfin, dans les toutes premières années de la vie adulte, les inégalités d’accès au volant sont faibles chez les hommes et significatives chez les femmes étudiantes ou jeunes actives. En ce sens les inégalités d’accès au volant des jeunes adultes sont assez semblables aux inégalités d’accès au permis et risquent de compliquer le processus d’insertion des jeunes filles de milieu modestes.