1.4. Les inégalités apparentes de mobilité quotidienne

1.4.1. Des niveaux relativement homogènes, des comportements plus sensibles au revenu

L’analyse des niveaux de mobilité quotidienne des individus en fonction du revenu ne permet pas de constater d’importantes inégalités verticales (Tableau 33). Les individus rattachés aux ménages les plus aisés se déplacent légèrement plus (+14 %) et parcourent quotidiennement des distances plus élevées que les plus modestes (+43 %), tout en y consacrant un budget-temps tout à fait comparable. Les indices de concentration calculés sur le nombre de déplacements et sur les budgets-temps sont très faibles (respectivement 0,029 et 0,011), et bien que les distances augmentent entre quintiles extrêmes, les inégalités calculées sur l’ensemble de la population sont faibles pour cet indicateur (respectivement 0,078).

Tableau 33 : Niveaux de mobilité selon le revenu
Quintile de revenu par UC Nombre de déplacements Distance
(km)
Budget-temps (mn) Adultes accédants au volant (%)
Q1 3,5 10,9 63 37
Q2 3,8 13,5 62 52
Q3 3,9 14,6 63 65
Q4 4,0 16,8 67 70
Q5 4,0 15,6 65 78
Moyenne sur l’ensemble de la population 3,7 13,9 63 61 (1)
(1)Calculé sur les plus de 17 ans

Source : EMD de Lyon 1994-1995

C’est principalement sur les comportements de déplacement que l’on constate en première analyse des inégalités verticales. En effet entre les plus aisés et les plus modestes, les modes de transports sont sensiblement différents. L’usage de la voiture, surtout en tant que conducteur, est beaucoup plus fréquent parmi les individus aisés que parmi les plus modestes (respectivement 52 % des déplacements contre 25 %) ; inversement, l’utilisation des transports en commun et de la marche à pied est relativement moins fréquente (respectivement 9 % et 26 % des déplacements du dernier quintile contre 19 % et 44 % pour le 1er). Cela tient assez largement à l’inégal accès au volant des individus en fonction de leur revenu (cf. Chapitre 3). Ceci expliquant sans doute en partie cela, la mobilité des plus modestes est relativement plus centrée autour de la zone de résidence que celle des plus aisés. De même, ils semblent avoir un accès au centre de l’agglomération, lorsqu’ils n’y vivent pas, relativement moins fréquent. En revanche la structure de leur mobilité par grandes catégories de motifs apparaît dans l’ensemble assez proche : les plus aisés privilégiant les loisirs (sociabilité externe) aux visites (sociabilité interne) contrairement aux plus modestes.