1.4.3. Assez peu d’inégalités horizontales

De manière agrégée, on ne met en évidence que peu d’inégalités verticales de mobilité quotidienne, dès lors que l’on s’affranchit des inégalités verticales d’accès à une voiture, mais aussi peu d’inégalités horizontales entre hommes et femmes. Les hommes effectuent en moyenne autant de déplacements que les femmes, se déplacent sur des distances sensiblement plus longues et y consacrent légèrement plus de temps. Ce sont encore une fois les modes qu’ils utilisent qui les différencient le plus, les femmes ayant dans l’ensemble une propension plus élevée à se faire accompagner en voiture et à utiliser les transports en commun que les hommes. Cela dit, ces différences s’estompent dès lors que l’on ne compare que les seuls hommes et femmes disposant d’un accès au volant. Les motifs de déplacements diffèrent également, les hommes ayant une mobilité pour l’essentiel contrainte par leur activité principale (travail, étude), les femmes ayant également une mobilité contrainte par leur activité principale, dès lors qu’elles en ont une, et par les activités liées à l’intendance du ménage dès lors qu’elles vivent en couple ou en famille (accompagnement des enfants, courses-achats,…). En conséquence, qu’elles aient ou non accès au volant, la mobilité des femmes est dans l’ensemble plus centrée autour de domicile que celles des hommes, la mobilité liée à l’intendance du ménage étant en général une mobilité de relative proximité.

Cette première approche des inégalités de mobilité ne signifie pas pour autant qu’il n’y ait pas d’inégalités verticales ou horizontales intra-catégorielles, que seule une approche désagrégée par groupes sociaux relativement homogènes au regard du cycle de vie peut permettre de révéler et surtout d’interpréter. En effet, une sur-mobilité peut être tout autant la résultante de fortes contraintes que de plus larges opportunités de mobilité. C’est pourquoi, nous mènerons dans les lignes qui suivent une analyse désagrégée des inégalités de mobilité chez les écoliers, les collégiens, les lycéens, les étudiants et les jeunes actifs vivant chez leurs parents, les actifs à temps plein, les femmes au foyer, les chômeurs, les seniors et les retraités de 75 ans ou plus.