2.1.2. Les étudiants

2.1.2.1. Une localisation résidentielle peu adaptée 

Dans l’agglomération lyonnaise, les étudiants domiciliés chez leurs parents sont les individus qui parcourent quotidiennement le plus de kilomètres et qui consacrent le plus de temps à se déplacer (Tableau 39). Si ce groupe dispose d’un « capital » propice à la mobilité (diplômes, amitiés, absence de charge familiale) ce double record semble avant tout s’expliquer par la forte concentration des établissements du supérieur dans les zones les plus centrales de l’agglomération 2 , alors même que la majorité des étudiants (57 %) résident en périphérie. Les étudiants subissent les effets d’une localisation résidentielle peu adaptée à leurs besoins personnels : seuls 12 % des déplacements se font à proximité directe du domicile et 30 % sont des navettes quotidiennes entre le centre et la périphérie.

Chez les étudiants, la part des déplacements en transports en commun est prépondérante et celle effectuée en voiture conducteur devient tout à fait significative, tandis que les accompagnements en voiture et les déplacements effectués à pied continuent la baisse amorcée au lycée (Tableau 39). Avec l’entrée dans l’âge adulte, l’accès à une voiture particulière se développe : quatre étudiants sur dix vivant chez leurs parents, peuvent régulièrement mobiliser une voiture pour se déplacer. Cet accès dépend principalement de leur localisation résidentielle : les étudiants de 2nde périphérie sont sensiblement plus motorisés que ceux de l’hypercentre (55 % contre 15 %). Autre changement significatif par rapport au lycée, les programmes d’activités sont moins contraints et laissent plus de place aux loisirs et aux visites. Les caractéristiques de la mobilité estudiantine sont donc tout à fait singulières : leur mobilité est différente de celle des autres scolaires (les déplacements sont plus longs et le plus souvent effectués en dehors de la zone de domicile…), sans pour autant se rapprocher de celle des actifs (l’usage de la voiture est modéré et les déplacements moins contraints…).

Tableau 39 : Niveaux et comportements de mobilité des étudiants vivant chez leurs parents

Source : EMD de Lyon1994-1995

La mobilité des étudiants résidant chez leurs parents dépend principalement de leur accès ou non au volant et de leur localisation résidentielle qui constitue un bon indicateur de la distance entre le domicile et le lieu d’étude. Quel que soit l’endroit où ils habitent, ceux qui disposent d’une voiture se déplacent plus fréquemment (+27%), parcourent plus de kilomètres (+64 %) mais ne passent pas plus de temps à se déplacer que les non-accédants au volant (Tableau 39). Ils ont des distances domicile-lieu d’étude supérieures (+35 %). L’accès au volant a, en revanche, peu d’impact sur le programme d’activités des étudiants, seules les visites sont significativement supérieures chez les accédants. Comme pour les autres catégories de la population, ceux qui résident en périphérie parcourent quotidiennement plus de 2 fois plus de kilomètres que ceux du centre de l’agglomération. Bien que leur vitesse de déplacement soit supérieure à celle des étudiants du centre (+60 %), grâce à un recours plus fréquent à la voiture (41 % des déplacements se font au volant d’une voiture contre 16 % dans le centre), ils consacrent néanmoins plus d’une heure et demie (95 mn) à se déplacer (contre 74 mn dans le centre).

Notes
2.

Dans 30 % des cas le lieu d’études est situé dans l’hypercentre (78 % dans le centre).