2.2.1. Les actifs à plein temps

2.2.1.1. D’importantes contraintes

L’exercice d’une activité professionnelle à plein temps structure l’emploi du temps des individus et s’accompagne d’un niveau élevé d’accès au volant (81 % des actifs). Les actifs parcourent également plus de kilomètres que la moyenne (+35 %), se déplacent légèrement plus fréquemment (+11 %) et y consacrent un peu plus de temps (+10 %) (Tableau 41). La très grande majorité des déplacements sont réalisés en tant que conducteur, 20 % des déplacements se font à pied, la plupart du temps sur des trajets très courts, tandis que les transports en commun peinent à les séduire (7 %) (Tableau 41). Les déplacements quotidiens pour rejoindre le lieu de travail et revenir au domicile ainsi que les accompagnements (des enfants ou du conjoint) représentent deux tiers des déplacements. En semaine, les actifs disposent de peu de temps pour les loisirs et les visites, leur mobilité est la moins variée de la population bien qu’ils soient financièrement les mieux dotés.

Dans l’agglomération lyonnaise, les actifs résident en moyenne à 6,3 km de leur lieu de travail 1 , 45 % habitent dans le centre de l’agglomération et 56 % y travaillent. Moins de 23 % des déplacements des actifs sont des navettes entre le centre et la périphérie et plus d’un quart (27 %) continuent de se faire à proximité du domicile.

Tableau 41 : Niveaux et comportements de mobilité des actifs

Source : EMD de Lyon 1994-1995

Un actif sur cinq environ ne peut disposer régulièrement d’une voiture pour rejoindre son lieu de travail. Cette impossibilité se traduit par des déplacements moins fréquents et par des distances et des vitesses deux fois plus faibles (Tableau 41). Notons cependant que les actifs n’accédant pas au volant sont plus proches de leur lieu de travail. Ils réalisent plus de la moitié de leurs déplacements à pied, utilisent fréquemment les transports en commun et se font dans une moindre mesure accompagner en voiture, alors que les actifs motorisés se déplacent essentiellement au volant de leur véhicule. Les accédants au volant effectuent également deux fois plus de navettes entre le centre et la périphérie. Cependant, qu’ils aient ou non-accès au volant, la mobilité des actifs reste tout autant contrainte.

Une fois décorrélés des possibilités d’accès au volant, les différentiels hommes-femmes ne permettent pas de mettre en évidence d’importantes inégalités horizontales de mobilité quotidienne. Notons simplement que chez les accédants comme chez les non-accédants, les actives réalisent un peu plus de déplacements que leurs homologues masculins, tandis que les actifs parcourent toujours plus de kilomètres. Les écarts restent toutefois assez contenus. Soulignons également le faible impact de la localisation résidentielle sur les niveaux et les comportements de déplacements. En fait les écarts les plus importants concernant la fréquence des déplacements sont liés à la composition du ménage d’appartenance : les actifs monoparentaux sont ceux qui se déplacent le plus (5,2 déplacements) par rapport aux couples sans enfant (3,7 déplacements).

Notes
1.

Au plan national, les distances domicile-travail sont nettement supérieures (15,4 km), à la fois du fait de longues migrations alternantes en région Ile-de-France et dans les zones rurales ou périurbaines, mais aussi du fait d’une minorité d’actifs très éloignés de leur lieu de travail (si l’on exclut les actifs déclarant une distance domicile-travail de plus de 100 km, la moyenne nationale tombe à 11,7 km). A Lyon, les distances seraient probablement plus élevées si on ne se limitaient pas aux déplacements réalisés à l’intérieur de l’agglomération.