2.2.2.2. Analyse et mesure des inégalités

Les chômeurs ont des revenus particulièrement faibles, c’est pourquoi l’analyse entre quintiles extrêmes nécessite l’agrégation des effectifs des deux derniers quintiles. On observe ainsi que la fréquence des déplacements augmente lorsque le revenu augmente tandis que les budgets-temps, les distances et les vitesses fluctuent sans mouvement régulier selon le revenu (Tableau 46). Mesurées grâce aux indices de concentration, les inégalités de niveaux de mobilité sont faibles.

Tableau 46 : Niveaux de mobilité des chômeurs selon le revenu
  Q1 Q4+Q5 Evolution Q4+Q5/Q1 Indice de concentration
Part des accédants au volant (%) 49 72 1,47 0,133
Niveaux de mobilité
Nombre de déplacements
Distance (km)
Budget-temps (mn)
Vitesse (km/h)

4,1
15,9
82
11,7

5,7
15,9
72
13,2

1,39
1,00
0,88
1,13

0,078
0,016
-0,037
0,060

Source : EMD de Lyon 1994-1995

Les comportements en matière de choix modal sont largement fonction de l’accès à une voiture particulière qui lui-même est en partie corrélé au revenu. Les chômeurs les plus modestes se déplacent un peu plus fréquemment à pied (37 %) et en transports en commun (11 %), et moins souvent en voiture (42 %) que ceux des autres quintiles (respectivement 32 %, 5 % et 57 % pour le 3ème quintile). Les chômeurs des deux derniers quintiles résident plus fréquemment dans le centre et en conséquence, ils effectuent plus de la moitié des déplacements à pied (52 %). Le programme d’activités des individus à la recherche d’emploi est d’autant plus contraint dans l’espace et dans le temps que les revenus sont élevés (de 27 % à 43 % des déplacements, des plus modestes aux plus aisés) principalement du fait d’une croissance significative des accompagnements (de 0,73 à 2 déplacements). La situation familiale selon le revenu apporte quelques éclairages en la matière : 8 chômeurs sur 10 appartenant au deux derniers quintiles vivent en couple ou en famille contre un peu plus de la moitié des plus modestes (52 %). L’augmentation des déplacements liés à la recherche d’emploi reste plus modérée (+15 %). Enfin on constate que les « sorties » des plus aisés se tournent davantage vers les loisirs, tandis que les plus modestes privilégient les visites, moins coûteuses.