2.2.3.2. Analyse et mesure des inégalités

Au plan global, les écarts de niveaux de mobilité entre quintiles extrêmes sont très prononcés du fait d’un accès au volant qui passe de 17 % à 89 % du 1er au dernier quintile (Tableau 49). A partir du second quintile, ces écarts deviennent plus faibles car la motorisation des femmes au foyer commence à se développer. Les inégalités de niveaux de mobilité sont significatives, elles sont même importantes concernant les distances et les vitesses de déplacement. Quel que soit l’indicateur de mobilité considéré, ce sont les inégalités les plus fortes observées chez cette tranche d’âge.

Les femmes au foyer les plus modestes se trouvent considérablement pénalisées dans leur mobilité. Elles se déplacent essentiellement à pied (62 % des déplacements contre 37 % dès le 2ème quintile et 23 % pour le dernier), utilisent plus souvent les transports en commun et se font fréquemment accompagner en voiture. Les activités quotidiennes varient également selon le revenu : les femmes au foyer modestes réalisent moins d’accompagnements (de 1,6 à 2,5 déplacements du 1er au dernier quintile) et beaucoup moins d’activités de loisirs (0,3 et 1,3 déplacements respectivement pour le 1er et le dernier quintile). Enfin, plus le revenu est faible plus la part des déplacements effectués à proximité du domicile est importante : de 67 % à 49 % des déplacements des plus modestes aux plus aisées. La mobilité des résidantes de périphérie est moins tournées vers le centre de l’agglomération lorsque les revenus sont faibles (de 9 % à 20 % des déplacements du 1er au dernier quintile).

Tableau 49 : Niveaux de mobilité des femmes au foyer selon le revenu
  Q1 Q5 Evolution Q5/Q1 Indice de concentration
Part des accédantes au volant (%)
Part des résidantes du centre (%)
17
37
89
55
5,2
1,49
0,336
-
Niveaux de mobilité
Nombre de déplacements
Distance (km)
Budget-temps (mn)
Vitesse (km/h)

3,5
6,9
45
9,2

6,1
16,6
68
14,6

1,74
2,40
1,51
1,59

0,138
0,212
0,106
0,186

Source : EMD de Lyon 1994-1995