2.2.3.3. En résumé : des inégalités importantes

La mobilité des femmes au foyer, dédiée principalement aux activités domestiques et familiales, engendre des conditions de déplacements très particulières : elles sont souvent accompagnées de leurs enfants (47 % de leurs déplacements) ou en charge de l’approvisionnement du ménage. Le rythme scolaire de leurs enfants scande leur journée et les contraint à ne pas trop s’éloigner de leur domicile.

L’accès régulier à une voiture, directement dépendant des revenus familiaux, lève une partie des tensions spatio-temporelles. Parmi les accédantes, on observe une uniformisation des niveaux de mobilité. Mais l’accès au volant n’efface pas toutes les inégalités. Même lorsqu’elles sont motorisées, les déplacements des plus modestes répondent essentiellement à une logique de devoir alors que la mobilité des plus aisées est plus variée. On notera à titre d’exemple que les femmes au foyer motorisées et de revenus modestes, vivant en couple avec enfants ont une mobilité à 90 % motivée par l’accompagnement de leur(s) enfant(s), les achats et les démarches liées à la vie quotidienne de leur ménage tandis que la mobilité de leurs homologues rattachées à des ménages aisés est nettement plus variée (28 % de déplacements de loisirs ou de visites). Les non-accédantes du 1er quintile se caractérisent par une forme de repli sur la sphère domestique : leur mobilité est restreinte et le plus souvent limitée aux espaces de proximité du domicile.