2.3.1.2. Analyse et mesure des inégalités

Globalement, on observe une bonne corrélation entre les principaux indicateurs de mobilité et le revenu du ménage : le nombre de déplacements, le budget temps, les distances et par conséquent les vitesses sont croissants du premier au dernier quintile (Tableau 53). Mesurées grâce aux indices de concentration, les inégalités d’accès au volant et de distances parcourues sont importantes.

Tableau 53 : Niveaux de mobilité des retraités âgés de 60 à 74 ans selon le revenu
  Q1 Q5 Evolution Q5/Q1 Indice de concentration
Part des accédants au volant (%)
Part des résidants du centre (%)
26
31
62
55
2,38
1,77
0,171
-
Niveaux de mobilité
Nombre de déplacements
Distance (km)
Budget-temps (mn)
Vitesse (km/h)

2,8
6,6
50
7,8

3,7
12,6
65
11,6

1,32
1,91
1,30
1,49

0,083
0,154
0,070
0,087

Source : EMD de Lyon 1994-1995

Compte tenu de l’important différentiel d’accès au volant selon le revenu, moins de 20 % des déplacements des plus modestes sont réalisés au volant d’une voiture et plus de la moitié se font à pied (54 %) (respectivement 40 % et 34 % pour le dernier quintile). L’usage de la voiture en tant que conducteur est l’apanage des plus aisés, aussi les inégalités sont importantes (0,221). La part des déplacements effectués en transports en commun diminue lorsque le revenu augmente (de 17 % à 10 % du 1er au dernier quintile) à l’inverse des déplacements à la place du passager d’une voiture (de 8 % à 13 %). Les motifs de déplacements sont globalement moins contraints chez les retraités aisés qui réalisent deux fois plus de déplacements de loisirs et un peu plus de visites (+22 %) que les retraités à faible revenu. Les mieux dotés témoignent également d’une meilleure maîtrise du champ spatial qui se traduit par moins de déplacements à proximité directe du domicile (35 % contre 55 % pour le 1er quintile) et par un accès au centre - pour ceux qui n’y vivent pas - très supérieur à celui des autres quintiles (41 % des déplacements contre 14 % pour les plus modestes).