2.3.2. Les retraités de 75 ans et plus

2.3.2.1. Une mobilité réduite

Après 75 ans, la mobilité des individus se réduit considérablement, les retraités les plus âgés sont les moins mobiles de la population. Comparativement aux seniors, la baisse est sensible : ils se déplacent 1,3 fois moins souvent, parcourent 1,8 fois moins de kilomètres et ont des vitesses 1,4 fois moins élevées (Tableau 56). Les déplacements s’organisent principalement autour d’activités liées aux achats quotidiens, aux démarches et à la santé, à proximité du domicile (53 % des déplacements). Les accompagnements diminuent tandis que la part des visites et des loisirs reste stable. Soulignons que plus de la moitié des plus de 75 ans résident dans le centre de l’agglomération.

Ces retraités appartiennent à une génération peu motorisée, seuls 24 % ont la possibilité effective de conduire une voiture. Ceci s’explique par la faible diffusion de la voiture au sein de cette génération, notamment parmi les femmes, accentuée par le processus de démotorisation intervenant à cet âge de la vie. Les retraités de 75 ans et plus se déplacent en moyenne plus fréquemment à pied que leurs cadets. L’utilisation des transports publics est en termes relatifs un peu plus fréquente.

Comme pour les autres sous-groupes, l’accès au volant des retraités les plus âgés influe fortement sur leur mobilité : les personnes disposant d’une voiture se déplacent en moyenne 1,8 fois plus souvent, parcourent 3,3 fois plus de distances et y consacrent 1,7 fois plus de temps ; leur vitesse moyenne est près de deux fois plus élevée (Tableau 56).

Ainsi les 75 ans et plus disposant d’un accès au volant ont des niveaux de mobilité assez comparables à ceux de leurs homologues de moins de 75 ans. La diminution de mobilité moyenne des plus âgés provient pour l’essentiel de la moindre mobilité des individus de cette classe d’âge n’accédant pas au volant. Chez les plus âgés le fait de continuer à conduire est tout autant le signe d’une autonomie préservée qu’un moyen efficace de maintenir cette autonomie : seuls 15 % ne se sont pas déplacés la veille (37 % chez ceux qui ne conduisent pas). Enfin, plus des trois quarts des déplacements des non-accédants sont réalisés à proximité du domicile contre 42 % chez les accédants.

Chez les 75 ans et plus n’ayant pas accès au volant, les niveaux de mobilité sont sensibles à la localisation résidentielle : ceux qui résident en centre-ville se déplacent en moyenne 1,5 fois plus souvent que ceux domiciliés en périphérie mais parcourent des distances similaires (3,3 km) 1 . Plus de la moitié des non-accédants de périphérie (52 %) ne se déplacent pas contre 28 % des plus citadins.

Tableau 56 : Niveaux et comportements de mobilité des retraités de plus de 75 ans

Source : EMD de Lyon 1994-1995

Notes
1.

Pour ceux qui ont accès au volant, les échantillons disponibles sont trop faibles pour pouvoir décomposer les effets résiduels de leurs différentes caractéristiques socio-démographiques sur leurs niveaux de mobilité. Néanmoins il est possible de distinguer les résidants du centre de ceux de la périphérie : la fréquence des déplacements augmente dans le centre (+32 %) tandis que les kilomètres parcourus sont supérieurs en périphérie (respectivement 12,3 et 9,0 km).