2.1.3. Des inégalités de mobilité significatives

Mesurées grâce aux indices de concentration, les inégalités sont significatives concernant la fréquence des déplacements et importantes voire très importantes en matière de distances parcourues (Tableau 64). L’empreinte du revenu est déterminante concernant la mobilité non locale, elle apparaît plus limitée sur la mobilité locale.

Tableau 64 : Indices de concentration des niveaux de mobilité mécanisée des scolaires un jour de semaine et en fin de semaine
  Week-end(1) Semaine
Ecoliers Collégiens Lycéens Ecoliers Collégiens Lycéens
Nombre de déplacements
En local
En non-local
0,108
0,084
0,393
0,079
0,070
0,363
0,130
0,125
0,199
0,135
0,121
0,669
0,041
0,041
0,155
0,053
0,053
0,051
Distance (km)
En local
En non-local
0,191
0,089
0,292
0,275
0,105
0,524
0,155
0,151
0,160
0,331
0,095
0,682
0,119
0,093
0,209
0,094
0,098
0,066
(1) Niveaux cumulés du samedi et du dimanche

Source : ENT 1993-1994, agglomérations d’au moins 20 000 habitants, hors agglomération parisienne et rural

Les inégalités de mobilité des enfants doivent être rapprochées des inégalités de motorisation des ménages, car les déplacements réalisés en tant que passager d’un véhicule déterminent très largement la fréquence et la portée des déplacements des scolaires, encore très dépendants des possibilités d’accompagnement ou des déplacements réalisés en famille. Néanmoins la plus faible motorisation des ménages modestes n’explique pas tout. En effet, même parmi les ménages motorisés, la plupart des inégalités de niveaux et de comportements de mobilité se maintiennent. Le week-end, chez les enfants, aux inégalités d’équipement automobile des ménages viennent donc s’ajouter des inégalités de déplacements.

La relative sous-mobilité des scolaires appartenant aux ménages à faibles revenus, provient vraisemblablement d’une conjonction de facteurs à la fois culturels et financiers liés au coût du déplacement et des activités pratiquées hors du domicile. Il convient toutefois de souligner que le mode de recueil de la mobilité de fin de semaine, qui ne recense que les déplacements mécanisés, renforce probablement les écarts dans les niveaux de déplacements : on peut en effet penser que les plus modestes réalisent plus de déplacements de proximité à pied, comme on l’observait pendant la semaine.

Comparé à la semaine les inégalités de mobilité locale de week-end sont plus faibles chez les écoliers, de même ordre chez les collégiens, et nettement plus prononcé le week-end parmi les lycéens.