Les niveaux de mobilité vont croissants du premier au dernier quintile. On observe une augmentation d’un tiers de la fréquence des déplacements et un doublement des distances parcourues. De même la probabilité de se déplacer au-delà du bassin de vie quotidien apparaît nettement corrélé aux disponibilités financières des individus. En revanche lorsque l’on distingue la mobilité locale de celle de longue distance, les indicateurs de mobilité locaux deviennent complètement indépendants du revenu. Celui-ci demeure discriminant uniquement sur les niveaux de mobilité non-locale. Enfin des plus aisés aux plus modestes, les comportements modaux varient peu tandis que la répartition des déplacements par motifs montre que les sorties dédiées aux loisirs sont plus de deux fois plus fréquentes parmi les plus aisés.
Q1 | Q5 | Evolution Q5/Q1 | Indice de concentration | |
Nombre de déplacements
En local En non-local |
4,5 4,2 0,3 |
5,8 5,1 0,7 |
1,3 1,2 2,5 |
0,024 0,006 0,234 |
Distance (km)
En local En non-local |
74,3 56,8 17,5 |
145,6 59,5 86,1 |
2,0 1,0 4,9 |
0,106 -0,001 0,230 |
Part des non mobiles* (%) | 19 | 9 | 0,5 | - |
Part des voyageurs à longue distance (%) | 9 | 20 | 2,2 | - |
*Non mobiles : individus n’ayant réalisé aucun déplacement mécanisé lors du week-end |
Source : ENT 1993-1994, agglomérations d’au moins 20 000 habitants, hors agglomération parisienne et rural
Compte tenu la part d’individus accédant au volant au sein de ce groupe (90 %), les inégalités de mobilité des actifs accédant sont assez proches de celles mises en évidence au niveau global (Tableau 68). Parmi les accédants les écarts entre quintiles extrêmes diminuent mais restent significatifs : +23 % sur le nombre de déplacements et +89 % concernant les distances. Cependant les indices de concentration sont assez faibles, ils mettent en évidence une absence d’inégalités de mobilité locale Le revenu modifie essentiellement les pratiques de mobilité de longue distance. Ainsi, si l’on se restreint à l’analyse de la mobilité locale, les inégalités sont plutôt moins prononcées qu’en semaine (Tableau 68).
Week-end(1) | Semaine | |||||
Q1 | Q5 | Evolution Q5/Q1 | Indice de concentration | EvolutionQ5/Q1 | Indice de concentration | |
Nombre de déplacements
En local En non-local |
4,8 4,5 0,3 |
5,9 5,2 0,7 |
1,23 1,16 2,33 |
0,014 -0,005 0,229 |
1,05 1,23 0,17 |
0,013 0,017 -0,090 |
Distance (km)
En local En non-local |
79 60 20 |
149 61 88 |
1,88 1,02 4,40 |
0,100 -0,013 0,233 |
1,50 1,25 2,00 |
0,062 0,041 0,092 |
Part des non mobiles* (%) | 16 | 10 | 0,63 | - | 0,57 | - |
Part des voyageurs à longue distance (%) | 11 | 14 | 1,27 | - | 1,33 | - |
(1) Niveaux cumulés du samedi et du dimanche *Non mobiles : individus n’ayant réalisé aucun déplacement mécanisé lors du week-end |
Source : ENT 1993-1994, agglomérations d’au moins 20 000 habitants, hors agglomération parisienne et rural
En fait à partir du 2ème quintile les niveaux sont relativement homogènes si bien que les écarts maximaux observés proviennent essentiellement des actifs les plus modestes qui, bien qu’accédant au volant, restent à l’écart des pratiques des autres individus de ce sous groupe 1 (Graphique 72). Le surcroît de mobilité observé à partir du 2ème quintile provient de la plus grande fréquence des déplacements de loisirs : les plus modestes y consacrent 2 fois moins de déplacements que la moyenne. En valeur absolue, le nombre de déplacements dévolus aux autres grandes catégories de motifs reste proche d’un quintile à l’autre.
*Non mobiles : individus n’ayant réalisé aucun déplacement mécanisé lors du week-end
Source : ENT 1993-1994, agglomérations d’au moins 20 000 habitants, hors agglomération parisienne et rural
L’analyse des inégalités de mobilité des actifs n’accédant pas au volant est délicate puisque les effectifs par quintile sont faibles et que la part des individus ne s’étant pas déplacée est importante. Les résultats, non significatifs concernant la mobilité de longue distance, confirment cependant que le week-end, chez les actifs, le revenu est assez peu discriminant sur les niveaux de mobilité locale (Tableau 69). Néanmoins, bien que faibles, les inégalités sont en moyenne plus prononcées que parmi les accédants au volant. Par rapport à la semaine, les inégalités de fréquence de déplacements locaux apparaissent légèrement plus prononcées le week-end.
Week-end | Semaine | |
Nombre de déplacements
En local En non-local** |
0,053 0,051 0,084 |
0,023 0,020 0,082 |
Distance (km)
En local En non-local** |
0,077 0,069 0,087 |
0,124 0,078 0,247 |
** Résultats peu significatifs |
Source : ENT 1993-1994, agglomérations d’au moins 20 000 habitants, hors agglomération parisienne et rural
Or l’indice de Gini rend mal compte des niveaux de mobilité inférieurs observés dans le premier quintile. En effet comme nous l’avons vu précédemment (cf. Chapitre 2) cet indice accorde un poids supplémentaire au milieu de la distribution.