2.3. Les inégalités de mobilité de week-end après 60 ans

2.3.1. Les retraités âgés de 60 à 74 ans

2.3.1.1. Une mobilité qui se réduit après 60 ans

Sur l’ensemble du week-end, les jeunes retraités ont des niveaux de mobilité mécanisée plus faibles que la moyenne de l’ordre d’un tiers (nombre de déplacements et distances) (Tableau 79). La non-prise en compte des déplacements à pied renforce cette perception d’une mobilité réduite.

Tableau 79 : Niveaux de mobilité mécanisée des retraités de 60 à 74 ans un jour de semaine et en fin de semaine
  Week-end(1) Semaine
Nombre de déplacements
En local
En non-local
2,8
2,6
0,2
1,6
1,6
0,0
Distance (km)
En local
En non-local
55
27
28
19
12
7
Part des non mobiles* (%) 37 46
Part des voyageurs à longue distance (%) 7 2
(1) Niveaux cumulés du samedi et du dimanche
*Non mobiles : individus n’ayant réalisé aucun déplacement mécanisé lors du week-end

Source : ENT 1993-1994, agglomérations d’au moins 20 000 habitants, hors agglomération parisienne et rural

En fin de semaine, si les jeunes retraités réalisent un peu moins de déplacements par rapport à la semaine, ils parcourent néanmoins plus de kilomètres, du fait de la plus grande fréquence des déplacements de longue distance le week-end. La répartition des déplacements par grandes catégories de motifs met en évidence l’importance relative des déplacements pour achats (29 %) et visites (28 %), loin devant les loisirs (15 %) et les accompagnements (7 %). La très grande majorité des déplacements sont effectués en voiture, comme conducteur (57 %) ou comme passager (34%), et seulement 5 % en transports en commun.

L’accès au volant est bien évidemment déterminant dans les niveaux de mobilité 1 . Le nombre de déplacements et les distances parcourues sont deux fois plus élevés parmi les accédants au volant (Tableau 80). Ces derniers ont des niveaux de mobilité qui se rapprochent de la moyenne de la population. On constate également que plus de la moitié de ceux qui n’accèdent pas au volant n’ont pas eu de déplacements mécanisés durant le week-end. Les accédants au volant sont certes légèrement plus jeunes que les autres retraité(e)s (d’un an et demi), et sont donc a priori plus mobiles, mais cette différence d’âge limitée ne peut expliquer de tels écarts.

Tableau 80 : Niveaux de mobilité mécanisée des retraités de 60 à 74 ans en fin de semaine selon l’accès au volant
  Accédants (47 %) Non-accédants (53 %)
Nombre de déplacements
En local
En non-local
4,1
3,7
0,3
1,8
1,7
0,1
Distance (km)
En local
En non-local
83
36
47
29
19
10
Part des non mobiles* (%) 21 51
Part des voyageurs à longue distance (%) 11 3
*Non mobiles : individus n’ayant réalisé aucun déplacement mécanisé lors du week-end

Source : ENT 1993-1994, agglomérations d’au moins 20 000 habitants, hors agglomération parisienne et rural

L’accès bien plus rare à la voiture des femmes, explique complètement le fait que les niveaux de mobilité féminins soient plus faibles de plus de 40 % (3,3 déplacements et 66 km chez les hommes, respectivement 2,4 et 46 km chez les femmes). D’ailleurs à niveau d’accès donné, les femmes se déplacent un peu plus que leurs homologues masculins. Certes, les conductrices sont très minoritaires au sein de ces générations, mais il est à noter que la grande majorité de ces accédantes au volant utilisent effectivement très souvent cette possibilité le week-end : 70 % des déplacements sont effectués au volant d’une voiture soit une proportion supérieure à celle des plus jeunes femmes (63 % chez les femmes au foyer, 66 % chez les actives), signe qu’elles ont globalement gagné leur autonomie en matière d’accès à la voiture et peut-être aussi qu’elles remplacent parfois dans ce rôle leur conjoint à l’autonomie défaillante.

Les autres caractéristiques personnelles n’ont qu’un faible impact sur le niveau de mobilité de week-end des hommes et des femmes âgés de 60 à 74 ans. Les épouses se déplacent un peu plus et plus loin que les femmes vivant seules (+30 % sur la fréquence des déplacements, +50 % sur les distances), alors que le statut matrimonial n’a pas d’incidence sur la mobilité masculine. Enfin, l’influence de la localisation au sein de l’agglomération n’apparaît pas clairement sur la mobilité de fin de semaine.

Notes
1.

Rappelons que moins d’un jeune retraité sur deux (47 %) dispose d’un accès régulier à la voiture en tant que conducteur. Cette potentialité est beaucoup plus forte chez les hommes (76 %) que chez les femmes (25 %).