1.1.1.1. Le volet « longue distance » de l’ENT

Dans l’enquête nationale transport de 1993-1994, un individu de plus de 6 ans par ménage a été interrogé sur ses déplacements à longue distance au cours des trois mois précédant le jour de l’enquête 2 . L’individu a été choisi par tirage au sort, avec une probabilité inégale d’être sélectionné, puisque la personne la plus mobile du ménage avait deux chances sur trois d’être élue 3 . La personne décrit ensuite tous les déplacements à plus de 100 km du domicile qu’elle a réalisé pendant trois mois, avant le jour de l’enquête 4 . Notons que l’enquête a été interrompue trois semaines en août 1993, du fait de la forte saisonnalité de la mobilité de longue distance à cette période ainsi que des difficultés rencontrées pour enquêter les personnes à leur domicile à cette période.

L’enquête a été conçue de sorte que la pondération s’appliquant aux individus tirés au sort permette de reconstituer la mobilité des 53 000 000 individus de 6 ans ou plus résidant en France métropolitaine. En plus des variables socio-économiques classiques (la CSP, l’âge croisé avec le sexe, la taille du ménage, la zone et la région de résidence), une variable temporelle prenant en compte le mois de l’enquête a été intégrée [Armoogum, 2002]. Chaque voyage est ensuite pondéré de manière à pouvoir extrapoler les résultats obtenus à l’année et en corrigeant les oublis portant le plus souvent sur les voyages les plus anciens.

L’unité d’observation que nous avons retenue, pour analyser les inégalités de mobilité à longue distance, est le voyage. Un voyage se définit comme « l’ensemble des déplacements effectués par une personne au départ de son domicile jusqu’à ce qu’elle y revienne », [Gouider, 1999, p. 8]. Un voyage correspond au minimum à deux déplacements (plus de 90 % des voyages se composent d’un aller retour). Dans l’enquête, chaque voyage est décrit et fractionné en autant de déplacements qu’il y a de lieux de destination successifs. Pour chaque voyage, un déplacement principal 4 est identifié afin de déterminer la destination, le motif et l’hébergement principal du voyage. Un mode de déplacement principal est également attribué à chaque voyage : lorsque le voyage se compose d’un aller-retour, le mode principal est celui de l’aller (déclaré par l’enquêté) ; lorsqu’il y a plus de deux déplacements, on cumule par mode les distances parcourues, le mode principal est celui qui assure la plus grande distance parcourue au total.

Notes
2.

Afin de faciliter le recueil des informations, un relevé des voyages est remis à l’enquêté après le 1er passage de l’enquêteur. L’individu sélectionné peut ainsi noter les éléments qui lui reviennent entre les deux visites. Le questionnaire longue distance est passé lors de la 2ème entrevue.

3.

L’individu qui a répondu au questionnaire sur ses déplacements à plus de 100 km du domicile n’est donc pas forcément le même que celui ayant répondu au questionnaire sur les déplacements effectués la veille de l’enquête et au cours du dernier week-end. Cette modification du mode de tirage ne permet donc pas de suivre les pratiques de mobilité du même échantillon d’individus à différentes échelles spatio-temporelles d’observation.

4.

L’interrogation a été allégée pour ceux qui ont réalisé plus de 6 voyages au cours des 3 derniers mois : dans ce cas les voyages sont relevés mais les déplacements constituants ces voyages ne sont décrits que sur le dernier mois. De même, si le lieu de travail est situé à plus de 100 km, et que la personne s’y rend 5 fois par semaine, on ne décrit que le dernier aller-retour et l’on s’intéresse ensuite aux autres voyages et déplacements réalisés.

4.

Lorsque le voyage se compose d’un aller-retour, le déplacement principal est l’aller. Pour les autres cas, le déplacement principal est celui pour lequel le nombre de nuitées le séparant du suivant est le plus élevé [Gouider, 1999].