1.1.2.2. Des comportements atypiques

Environ 6 % des personnes résidant dans une agglomération de province appartiennent à un ménage de nationalité étrangère 1 . Ces individus se déplacent moins souvent que les autres (2,3 voyages contre 4,6 en moyenne) mais s’absentent plus longtemps (32,2 nuits contre 20,4 en moyenne) pour des distances parcourues assez proches. 42 % des déplacements qu’ils réalisent et 81 % des distances qu’ils parcourent sont effectués à l’étranger contre respectivement 9 % et 28 % en moyenne. Leur modèle atypique de voyages à longue distance traduit vraisemblablement l’importance du pays d’origine dans leurs destinations.

Or les individus rattachés aux ménages de nationalité étrangère sont sur-représentés parmi les foyers à bas revenu : la moitié appartiennent au 1er quintile, ils représentent ainsi près de 17 % des individus les plus modestes. Leurs niveaux annuels de mobilité à longue distance tirent vers le haut la moyenne des distances parcourues et le nombre de nuits d’absence des individus les plus modestes, contribuant ainsi à minorer « artificiellement » les écarts entre quintiles extrêmes. En effet, les attaches qu’ils ont pu conserver avec leur pays d’origine introduisent un biais notable dans l’analyse par quintile qu’il serait erroné d’imputer au revenu. C’est pourquoi, dans le cadre de notre travail de mise en évidence des inégalités de mobilité à longue distance, il nous a semblé plus rigoureux d’exclure de l’analyse, les individus appartenant à un ménage dont la personne de référence est de nationalité étrangère 2 .

Notes
1.

Il s’agit des ménages dont la personne de référence est de nationalité étrangère.

2.

Loin d’en nier la portée, cette question nous semble toutefois relever d’un traitement spécifique. Ainsi, concernant les systèmes relationnels et circulatoires que les immigrés mettent en œuvre pour conserver ou renforcer leurs liens avec la société d’origine, nous renvoyons le lecteur aux travaux d’Alain Tarrius [1992, 2000].