1.3.2. La motorisation du ménage : un facteur clé

La voiture particulière est l’instrument idéal de la mobilité à longue distance, un certain nombre de facteurs sous-tendent ce phénomène et se traduisent par une utilisation massive de la voiture particulière (80 % des voyages et 61 % des distances) 1 :

Ajoutons que le voyage en voiture présente un atout intrinsèque, pour certains celui du plaisir de rouler, qui peut être couplé au choix d’un itinéraire touristique particulier. La voiture particulière offre donc des possibilités parfaitement en phase avec les spécificités de la mobilité à longue distance, si bien que l’absence de voiture au sein du ménage peut être disqualifiant dans la réalisation de cette mobilité. On constate par ailleurs que les ménages non motorisés utilisent en grande majorité la voiture lorsqu’ils s’éloignement à plus de 100 km de leur domicile, ce qui reflète la faible substituabilité de l’automobile pour ce type de déplacements.

De fait, la non-motorisation du ménage qui touche un peu plus d’un quart des ménages entraîne une diminution significative des niveaux de mobilité : les individus réalisent 2,3 voyages par an (contre 5,3 chez les motorisés), ils parcourent autour de 2000 km (soit deux fois moins que les individus des ménages motorisés) et s’absentent 14,2 nuits (contre 20,6 chez les motorisés). A peine plus d’un quart des personnes (27 %) appartenant à un ménage non motorisé se sont déplacées à plus de 100 km de leur domicile au cours des trois mois précédant l’enquête, contre plus de la moitié (55 %) des individus rattachés à un ménage motorisé.

La motorisation du ménage de rattachement s’avère nettement plus discriminante, sur les niveaux de mobilité à longue distance, que la possibilité individuelle et effective de pouvoir conduire régulièrement une voiture.

Notes
1.

Quelques uns avancent que « le choix du mode de transport pour les déplacements qui obéissent à des motifs classiques, est lui aussi de plus en plus fortement influencé par les activités de loisirs qui les précèdent ou leur font suite », [Heinze, 1998, p. 11].