1.3.3. Un effet modéré de la localisation résidentielle

Dans l’ENT, deux critères permettent de préciser l’impact de la localisation résidentielle. Le premier, relatif à la taille de l’agglomération de résidence, distingue parmi les agglomérations de taille moyenne, celles de plus de 100 000 habitants de celles de moins de 100 000 habitants. Le second tient compte de l’incidence de la localisation au sein de l’agglomération (ville centre, banlieue, périphérie et rural externes de proximité).

Les niveaux apparaissent positivement corrélés à la taille de l’agglomération de résidence. La fréquence des voyages, les distances parcourues et les nuits d’absence augmentent respectivement de +8 %, +19 % et +18 % des agglomérations de moins de 100 000 à celles de plus de 100 000 habitants. Si cet impact est relativement modéré, l’incidence de la localisation au sein de l’agglomération est plus notable : respectivement +18 %, +28 % et +32 % sur le nombre de voyages, les distances parcourues et les nuits d’absence entre les résidants des villes centre d’agglomération et ceux de la périphérie et du rural.

La mobilité de longue distance apparaît donc comme une pratique qui séduit plus volontiers les citadins, quelle que soit leur position dans le cycle de vie du ménage. Les écarts sont particulièrement notables parmi les jeunes célibataires de moins de 35 ans qui, lorsqu’ils résident dans une ville centre d’agglomération, ont des niveaux de mobilité très supérieurs aux résidents des autres zones de l’agglomération : +66 %, +64 % et +84 % respectivement sur le nombre de voyages, les distances parcourues et les nuits d’absence.

On retiendra que parmi les principaux déterminants des pratiques de mobilité à longue distance, les caractéristiques individuelles passent au second plan face à l’importance des variables liées à la structure du ménage. De même, les possibilités d’accès effectives au volant ont une incidence plus réduite que la motorisation du ménage. La mobilité à longue distance des individus nous conduit donc à modifier notre grille d’analyse afin d’intégrer ces spécificités (Tableau 90). Étudions dorénavant les inégalités apparentes de mobilité à longue distance.