Se déplacer à longue distance est une activité socialement discriminante. L’impact du revenu est très net dans les niveaux de mobilité, alors qu’au quotidien les inégalités étaient assez réduites. Les niveaux augmentent régulièrement du 1er au 4ème quintile avant de s’envoler littéralement pour les plus aisés. Les mieux dotés financièrement réalisent 7,6 voyages, soit 2,9 fois plus que les plus modestes (Graphique 83, Graphique 84). Ils parcourent près de 7000 km (soit 3,3 fois plus que le 1er quintile) et s’absentent deux fois plus de nuits (27 nuits).
Source : ENT 1993-1994, agglomérations d’au moins 20 000 habitants, hors agglomération parisienne et rural
A l’inverse, les comportements de mobilité font preuve d’une grande stabilité. La fréquence des voyages, croissante selon le revenu, provient d’une augmentation de tous les motifs de déplacement. En effet, la distribution des voyages en fonction du type d’activités pratiquées reste proche d’un quintile à l’autre. De même les comportements modaux sont relativement indépendants du revenu (Graphique 85, Graphique 86).
Source : ENT 1993-1994, agglomérations d’au moins 20 000 habitants, hors agglomération parisienne et rural
Cette plus forte sensibilité au revenu des niveaux de mobilité de longue distance s’explique par des coûts de déplacement et d’hébergement 1 , qui peuvent être importants et par la nature même des activités réalisées, généralement onéreuses. Elle confirme également l’hypothèse formulée selon laquelle les pratiques du temps libre introduisent plus de variabilité dans les comportements et constituent de ce fait un puissant générateur d’inégalités.
Les voyages d’au moins une nuit passée à l’extérieur du domicile représentent 57 % des voyages annuels.