2.2.3. En résumé, des voyages très dépendants des revenus

Les familles expérimentent des conditions de voyage particulières. Les voyages sont effectués à plusieurs, ils se font essentiellement pour des motifs de loisirs et de tourisme et sont soumis au rythme scolaire des enfants… Ces caractéristiques rendent la mobilité particulièrement complexe et coûteuse à organiser au regard de la situation des couples ou des célibataires. Certainement plus que pour les autres ménages, la mobilité des familles, fait appel à de véritables savoir-faire mêlant ressources financières, capacités d’organisation et d’apprentissage. Nous avons en effet pu observer que si le revenu limite considérablement les possibilités d’hébergement des familles et par conséquent leur mobilité, il n’est pas la seule contrainte à prendre en compte : la mobilité est également liée au niveau de diplôme du ménage. Néanmoins, sur une population de niveau culturel moyen, la dimension financière reste un frein majeur : en particulier parce que l’offre du marché en matière d’hébergement, reste inaccessible pour les familles modestes. Celles-ci ont également moins accès aux réseaux d’hébergement gratuit par manque de réseau de sociabilité ou du fait de l’attrait plus faibles des hébergements proposés par les proches [Caire, 2003].

De fait les ménages à bas revenu partent moins fréquemment en vacances et les résultats laissent penser qu’ils substituent à ce type de déplacement des voyages d’agrément de courte durée, souvent réalisés dans la journée. Néanmoins on ne peut exclure le cas de certaines familles, souvent les plus populaires, pour lesquels voyager ne fait pas partie du « paysage culturel ». Ces familles ne se déplacent pas, sans pour autant qu’il soit ici question d’exclusion [Périer, 2000 ; Urbain, 2002].