2.3.2.2. Analyse et mesure des inégalités

Les conditions économiques d’existence des plus âgés contrastent également avec le niveau de vie de leurs cadets, en particulier ceux vivant en couple. Ce niveau de vie plus faible s’explique par des revenus moindres issus des périodes d’activité et par l’importance des carrières incomplètes chez cette population. On observe ainsi une mauvaise ventilation des individus par quintile, qui ajoutée aux faibles effectifs disponibles et au taux de départ relativement réduit au sein de ce groupe, posent d’importants problèmes de représentativité dès lors que l’on distingue les individus selon leur quintile d’appartenance. Nous limiterons donc notre approche à l’analyse des coefficients de concentration.

Globalement, sur l’ensemble des indicateurs considérés, les indices de concentration reflètent des degrés d’inégalités très importants et même souvent supérieurs aux inégalités de revenu (Tableau 101). Chez les couples, l’impact du revenu se maintient parmi les retraités motorisés. Chez les couples non-motorisés, il convient d’être prudent car l’appréciation de la situation repose sur un échantillon limité. Les niveaux paraissent toutefois moins subordonnés au revenu, et tout se passe comme si les contraintes liées à l’âge l’emportaient sur le revenu en réduisant les niveaux de mobilité pour tous.

Tableau 101 : Indices de concentration des niveaux de mobilité à longue distance des retraités de 75 ans et plus selon le revenu
  Retraités en couple Retraités vivant seuls
  Global Motorisés Non motorisés* Global Motorisés* Non motorisés
Nombre de voyages 0,284 0,253 0,116 0,338 0,113 0,336
Distances (km) 0,220 0,204 -0,038 0,420 0,163 0,323
Nuits d’absence 0,220 0,230 -0,217 0,304 0,276 0,238
Revenu 0,276 0,286 0,239 0,279 0,269 0,268
*Effectif faible résultats peu significatifs

Source : ENT 1993-1994, agglomérations d’au moins 20 000 habitants, hors agglomération parisienne et rural

Parmi les personnes seules, les inégalités de mobilité mesurée au niveau global sont les plus fortes de la population. Ces indices diminuent faiblement lorsque l’on se restreint aux individus non motorisés, majoritaires au sein de ce groupe. Chez les personnes motorisées les inégalités sont un peu plus faibles mais les résultats sont assez peu significatifs.