3.2. La motorisation du ménage : une condition nécessaire mais pas suffisante

Pour certains, la démocratisation progressive de la motorisation est étroitement liée à l’évolution de la place qu’occupent les vacances et les loisirs extérieurs au domicile dans notre société [Rauch, 2003]. Il est vrai que ce mode est de loin le plus utilisé pour les voyages de longue distance et qu’il semble bénéficier d’une faible substituabilité.

Cependant, alors que durant la semaine, l’accès individuel au volant exerçait un pouvoir homogénéisateur sur les niveaux et les comportements de mobilité, en matière de mobilité à longue distance, face à la diversité des ressources mobilisées, la motorisation intervient comme une condition nécessaire mais pas suffisante pour voyager. Ainsi les différences entre quintiles restent très prononcées parmi les individus rattachés à un ménage motorisé quel que soit le type de ménage. Les difficultés rencontrées sur ce segment de la mobilité dépassent donc les questions liées à l’accès aux modes. La généralisation de l’accès à la voiture particulière, conclusion à laquelle semble nous conduire l’examen des pratiques de semaine, ne permettrait donc pas de gommer les fortes inégalités qui traversent ce segment de la mobilité, aujourd’hui fortement valorisé et en expansion.