3.4. Des difficultés multiples qui ont tendance à se cumuler

Au plan global, nous avons pu mettre en évidence, l’impact du capital culturel sur la mobilité de longue distance. Les analyses réalisées laissent penser qu’il existe une culture spécifique de la mobilité à longue distance selon le niveau d’études : les plus diplômés, se déplacent indépendamment de leurs revenus tandis que les individus rattachés aux ménages faiblement diplômés semblent se conformer aux normes en vigueur dans leur milieu puisque même les plus aisés ont des niveaux de mobilité assez faibles. Cependant, les effets propres du revenu et du niveau d’études n’ont pas pu être testé par manque d’effectif. Il reste que la forte sensibilité au revenu de la mobilité à longue distance renvoie à la diversité des ressources individuelles et collectives qu’elle requiert et qui se trouvent comme condenser autour des questions de revenu. Nous revenons ci-dessous sur les principaux points identifiés :

Il reste que la mobilité à longue distance et les activités qui lui sont associées ne peuvent être appréhendées comme une simple consommation de loisirs, puisqu’elles participent à l’épanouissement individuel et qu’à ce titre, les inégalités qui la traversent s’apparentent à des inégalités de droits sociaux 2 [Caire, 2003]. Or nous l’avons vu, les pratiques de longue distance font face à d’importantes inégalités structurelles.

Notes
1.

« Si l’on considère la hiérarchie sociale, un individu a des relations avec ceux qui sont en dessous de lui plus qu’avec ceux qui sont au-dessus de lui. Schématiquement, plus on est haut dans la pyramide sociale, plus on a de relations. Le principe n’est donc pas la substitution mais la multiplication des contacts », [Degenne et al., 2002, p. 83].

1.

« La décision de partir hors de son environnement quotidien et le choix de la destination parmi une large palette démontre la compétence du touriste à se positionner dans un réseau complexe et articulé. Par le nécessaire dépassement de l’échelle locale, le touriste est capable d’appréhender l’espace de façon réticulaire, et non pas de façon « territoriale », c’est-à-dire par des cercles concentriques ou aires continues ; et les guides touristiques qui décrivent l’espace selon des itinéraires, l’aident dans cette entreprise. […] Cette compétence géographique à choisir des lieux traduit une indéniable stratégie et une capacité d’organisation», [Ceriani et al., 2004, p. 28].

2.

L’égal accès de tous aux vacances figure dans la loi de 1998 de lutte contre les exclusions.