Conclusion

Dans un objectif de développement durable des mobilités, nous avons tenté d’approfondir la question des inégalités économiques de mobilité, afin d’améliorer les connaissances sur les enjeux sociaux des politiques de transports. L’émergence de nouvelles normes en matière de mobilités, parallèlement à la transformation du phénomène inégalitaire liée à la diffusion des situations de précarité et à l’instabilité du marché de l’emploi, invitaient à reconsidérer les relations entre inégalités de revenu et mobilités. Nous avons également souhaité inscrire ce travail dans le champ de recherche très large consacré aux inégalités, dans la mesure où les difficultés rencontrées pour se déplacer participent selon nous à la production et à la reproduction des inégalités socio-économiques.

Notre travail s’est efforcé de mettre en lumière l’impact de la position sociale des individus, appréhendée à travers leur place dans la hiérarchie des revenus, sur leurs pratiques effectives de mobilité. Les possibilités différenciées d’accès au mode automobile ont été analysées car l’automobile, en modifiant les rapports à l’espace et au temps, rend possible des schémas de mobilité qui s’imposent dorénavant à tous. Les différentes formes de flux cycliques (mobilité quotidienne et de fin de semaine, voyages) qui caractérisent les mouvements récurrents ou plus exceptionnels des individus dans des espaces familiers ou lointains, ont été prises en compte.

Malgré des limites, il nous semble que cette approche apporte au final toute une série d’éléments de compréhension et d’éclaircissements sur les liens entre inégalités économiques et mobilité. Elle ouvre également des pistes de réflexion pour une meilleure prise en compte des préoccupations en matière d’équité sociale dans la gestion d’une mobilité durable. En guise de conclusion nous souhaiterions revenir sur la portée et les limites de notre méthode ainsi que sur les principaux enseignements de ce travail. Nous présenterons enfin les apports qu’il est possible d’en tirer dans la perspective d’une approche « durable » des mobilités.