2.3.2. Des inégalités persistantes chez les femmes

Les inégalités « sexuées » de mobilité se manifestent principalement sur les conditions d’accès à la mobilité motorisée qui déterminent ensuite les inégalités de pratiques de mobilité de semaine.

Nos analyses ont permis de mettre en évidence que si le revenu n’intervenait pas sur les conditions d’accès au permis des hommes, il restait discriminant chez les femmes, et pas seulement parmi les plus âgées. Le renouvellement générationnel se traduit par une très nette réduction de l’ampleur des inégalités « sexuées », mais celles-ci ne disparaissent pas pour autant. Il ressort de notre travail que l’accès des jeunes hommes au permis est indépendant du revenu tandis que le fait d’appartenir à un ménage modeste diminue sensiblement la probabilité des jeunes filles d’obtenir leur permis avant 25 ans. Pour celles-ci, l’acquisition du permis semble pour partie conditionnée à l’exercice d’une activité professionnelle alors qu’il fait partie du « bagage de base » d’entrée dans la vie adulte chez les jeunes hommes. En milieu de cycle de vie, on constate ainsi d’importantes inégalités chez les femmes au foyer, même parmi les plus jeunes. Chez les actives l’obtention du permis, moins dépendante du revenu, reste toutefois un peu plus inégalitaire que chez les actifs.

De même, l’accès individuel au volant des femmes est plus sensible au revenu que celui des hommes. Lorsqu’un véhicule est « en partage » au sein du ménage, il est prioritairement attribué à l’homme. Les inégalités de mobilité de semaine étant plus prononcées parmi les non-accédants au volant, les femmes apparaissent globalement plus désavantagées que les hommes dans la résolution de leur emploi du temps quotidien. En revanche, chez les accédants au volant, on n’observe pas de différentiels hommes/femmes. De même les inégalités de pratiques de mobilité de fin de semaine et de longue distance ne sont pas dépendantes du genre.