2.1. Groupe « illettrismes »

Il n’est pas aisé de rencontrer des personnes en situation d’illettrisme en dehors du champ de la formation. En effet, les personnes concernées font rarement état spontanément de cette situation. Mettre en place une campagne de « recrutement » sans s’appuyer sur un dispositif de formation existant paraît illusoire. C’est la raison pour laquelle les sujets recrutés pour cette étude, sur la base du volontariat, sont tous inscrits dans des dispositifs de lutte contre l’illettrisme. L’entretien que nous avons mené auprès d’eux nous a permis d’apprendre qu’ils suivent une formation, soit parce qu’ils estiment avoir des difficultés par rapport à l’Ecrit, soit parce que des acteurs sociaux (exemple : assistante sociale) leur ont conseillé d’en suivre une.

Nous avons retenu les sujets en fonction des critères définis dans la première partie de cette étude : scolarité francophone, au moins 5 années de scolarité, population âgée de plus de 16 ans. La population est issue de quatre centres de formation, selon la répartition suivante :

Nombre de sujets
CEFI (Bron – Rhône) 2
ELLIPPS (Roanne - Loire) 10
GRETA (Rive de Gier - Loire) 3
IFRA (Bourg en Bresse - Ain) 2
TOTAL 17

Nous avons cherché à constituer un échantillon suffisamment illustratif de l’hétérogénéité de la population en situation d’illettrisme inscrite dans des dispositifs de formation. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas défini de critères de pré sélection de la population vis-à-vis des compétences et des performances à l’Ecrit. D’autre part, l’étude intervient à différents moments du dispositif de la formation des sujets : en tout début, en cours, ou en fin de formation. Enfin, les sujets sont issus de modules de formation dont les contenus sont très divers. De fait, la population rencontrée est hétérogène. En quoi cet état de fait peut-il influencer les résultats de l’étude ? On peut objecter qu’il constitue un biais. Cependant, spécifier que les sujets viennent d’horizons variables ne précise rien sur leur mode de traitement de l’Ecrit. Cela ne suffit pas à prouver la présence de différence interindividuelle dans la réalisation des opérations phonographiques, et, a fortiori, à les décrire.