1.3.2.2. Identification de mots : sur quoi porte l’effet de fréquence ?

En identification de mots, au contraire, les performances varient en fonction de la fréquence des items, alors que le nombre moyen de produits, très variable d’un sujet à l’autre, n’y est pas sensible. Nos hypothèses de résultats ne sont donc qu’à moitié vérifiées. L’identification des mots fréquents est significativement mieux réussie que l’identification des mots rares et des pseudo-mots. Cependant, le groupe obtient un taux de réussite moyen de 7,59 pour les mots rares et de 6,88 pour les pseudo-mots. Ces résultats sont suffisamment élevés pour qu’on rejette l’idée d’un traitement de ces items uniquement fondé sur un mode visuographique, alors que l’effet de fréquence des items pourrait le suggérer. En moyenne, les mots rares et les pseudo-mots ne sont pas mal oralisés, par contre les mots fréquents sont comparativement très bien traités. Autrement dit, le traitement graphophonologique peut être mis en œuvre par les sujets en situation d’illettrisme (ce raisonnement tient surtout pour les pseudo-mots, le mode de traitement des mots rares ne pouvant être défini à ce stade de l’analyse). L’effet de fréquence est réel, il influence l’efficacité du traitement des mots fréquents selon des modalités qu’il nous reste à éclaircir.

De plus, malgré les différences significatives, les performances obtenues pour les mots fréquents sont corrélées avec celles obtenues pour les mots rares. En général, les sujets qui obtiennent des résultats élevés pour un type de mots obtiennent des résultats élevés pour le second. Il semble donc que le fait que le mot existe en français ait une influence sur l’efficacité finale du traitement mis en œuvre par les sujets.