2. Du projet au possible.

2.1. La genèse…

Comme perspective d’entrée dans le DEA, la proposition de l’amarrage soulignait l’impact premier et la nature du lien dans la rencontre avec les populations errantes. Le travail se terminait par la métaphore de l’escale, suspension temporo-spatiale et ponctuation dans le chemin d’approche de ces sujets.

Répétitivement, la référence maritime s’est imposée dans cette recherche avec ses dimensions de rythmicité, de fluidité, mais aussi de vague(s) ; dans les différentes définitions de ce mot, il est question « d’inégalités de la surface, d’une masse d’eau qui se soulève, d’un courant » fait de mouvements imprévisibles et parfois violents. Mais il s’agit aussi de "ce que l’esprit a du mal à saisir à cause de son caractère mouvant, de son sens mal établi ». (Le Robert/Brio, 2004) Il était donc logique que le projet de thèse prolonge le questionnement sur les notions de flou, d’informel et d’amarrage, puisque ces registres ont traversé notre curiosité et notre intérêt pour les personnes en situation de précarité.

Par ailleurs, notre perplexité restait vive pour tenter d’identifier ces sujets, puisqu’ils n’étaient ni franchement errants alors que notre titre le proclamait, ni suffisamment sédentarisés pour prétendre pouvoir nous passer de ce qualificatif. L’approximation, l’indétermination devenait dès lors un postulat sur lequel il paraissait pertinent de s’adosser clairement, ainsi que la précarité en tant qu’elle évoque l’éphémère, l’instable et l’incertain.