1.1.3. Commentaire.

Ces deux illustrations proposées en guise d’introduction sur l’état de la question de la précarité, mettent en évidence les exigences complémentaires d’existence ou de survie physique et psychique. Condition nécessaire mais non suffisante, le corps doit être précocement « bien » considéré, entretenu, respecté pour permettre au psychisme de se déployer. Mais il doit aussi continuer à être « bien-veillé » tout au cours de l’existence, afin de ne pas risquer l’effondrement qui surgit au décours de certains traumatismes.

Par ailleurs il faut simultanément que la subjectivité trouve des étayages suffisants dans le corps familial ou social, donc dans la sphère intersubjective personnelle ou publique, pour que le corps privé, l’intime, ait des raisons suffisantes de continuer à croître et à investir la réalité en dépit des embûches.

Pauvreté et persécution sociales conduisent parallèlement, même si les causes divergent, à un effet similaire de dégradation physique et psychique du sujet, obligé de sacrifier son corps par lambeaux et son esprit par évanouissement.

Pourtant, un rebond est possible si le corps reste en (sur)vie, dès que l’appartenance subsiste et que l’âme se restaure.

On peut ainsi suggérer dans une rapide analyse préliminaire à travers ces exemples, que c’est de l’entrecroisement des besoins somatiques, subjectifs et intersubjectifs qu’émerge, s’épanouit ou se dissout, la vie, parfois la survie des sujets.