1.2.5.4. Commentaire.

Monsieur M. nous invite immédiatement dans un univers incestueux et transgressif. Ce préalable posé, nous allons devoir le suivre dans sa confusion, sa violence verbale, son obscénité. L'horreur de l'inceste, réel ou délirant, présenté à tous les instants de l'entretien, ne pouvait que nous rendre l'un et l'autre confus, lui dans la tentative de trouver un sens à son histoire, nous dans la nécessité de quitter cette sidération dans laquelle nous étions ensemble plongés. Nos multiples velléités d'abréger cet entretien où seuls l'exhibitionnisme et la provocation étaient de mise sont pourtant restées vaines; sans comprendre, il paraissait important de soutenir jusqu'au bout le sujet et l'entretien, comme pour dépasser son apparence de "caïd" et de pervers.

Au-delà de du personnage en effet, c'est sa posture physique qui nous a peut être permis de voir chez ce garçon, la fragilité précoce qui l'a, à n'en pas douter, conduit à la lisière de la psychose. Ce corps "a-vertébré" et mou, affaissé et inapte à se tenir seul, signait en effet la trace du nourrisson lâché, sans force et sans désir. En fin d'entretien, cette première intuition s'est trouvée confirmée par les mots utilisés pour parler du regard: les yeux trop brillants qui trahissent, l'absence de regard de la mère pour son fils, sauf s'il devient un objet sexuel.