2.2.2.2. Du sujet à lui-même.

D’autres réponses, souvent peu intelligibles en première analyse, traitent du regard que le sujet porte sur lui-même. Nous avons essayé d’en rendre compte en quelques phrases essentielles. Nous insérerons dans le même tableau les propositions concernant la honte de soi.

tableau
sujet Regard sur soi
1 Honteux, impuissant de n’avoir pu empêcher son père de se suicider.
Se sent « mort avec eux » (ses parents).
2 Intègre, mais a rejoint le « système Caméléon ». Préfèrerait s’amputer que de mendier.
3 Marginal. S’aime « suffisamment » bien même s’il s’en veut parfois.
Honteux s’il s’enivrait comme une « épave ».
4 Indulgent avec lui-même mais sévère dans les cas de « survie ». Honteux s’il s’est enivré ou s’il n’a pas aidé quelqu’un.
5 ? n’évoque aucun regard sur lui-même.
6 « En échec total, fou et dépressif ». Ne se sent pas « fait pour vivre dans ce monde qui va trop vite ».
7 Evite ceux qu’il connaît. Honteux de ne pas « traduire en actes » la solution qu’il sait être la bonne pour lui, de ne rien pouvoir « commander ». Croit ne pas avoir trouvé « la bonne clé ».
8 Se sent comme « une erreur de parcours, un indésirable ». Pense qu’il n’aurait pas dû être sur terre. Dit que la honte « elle est en soi ».

Commentaire :

A ce niveau de questionnement, le regard sur soi paraît donc essentiellement déprécié. Les sujets évoquent des motions voisines d’affects dépressifs, mais qui ne se manifestent pas comme tels. Le recours à la réalité est utilisé comme alibi pour ce vécu. Pourtant, l’aspect défensif laisse filtrer des représentations auto-agressives autour de la mutilation, de la survie, du désir de mort ou d’évanouissement. Cette dernière idée se retrouve jusque dans l’incapacité d’une personne à se saisir de la question, comme si le regard était devenu aveugle lorsqu’il se tournait vers l’intérieur.