2.3.1.2. Les raisons de ce choix.

Repérer ce que les sujets identifient de leur désir propre, a été et reste une entreprise aléatoire, puisqu'il a fallu opter pour des extraits apparemment significatifs du discours, tout en acceptant d'en perdre d'autres, peut être tout aussi importants. Il nous semble utile, au risque de nous répéter, d'insister sur la dimension nécessairement interprétative de ces tris, qui ont au moins le mérite de réduire la confusion des réponses. Dans cette perspective, nous proposons une nouvelle synthèse extrêmement brève, de ce qui a été associé par chaque personne autour des raisons qui ont présidé à son choix du lieu idéal. Celles-ci peuvent être lues sous plusieurs aspects:

Commentaire

Dans ce chapitre particulièrement touffu, l'habitat rêvé semble majoritairement associé à la dimension relationnelle, même si elle se conjugue de manière très disparate selon les personnes. Deux sujets restent clairement à distance de l'affect en rationalisant leur attente. Deux autres entament une argumentation parfois sub-délirante, à tout le moins étrange, sur leur place au sein de l'humanité.

La question semble déclencher un maelström chez les sujets, dont nous étudierons ensuite l’impact sur la relation actuelle. Dans l'immédiat, il est intéressant de s'arrêter quelques instants sur les sens possibles de ce mouvement.

Certes, interroger des "sans domicile" sur l'idéal que serait leur habitat pouvait laisser penser à une première effraction psychique, dans la mesure où le manque devenait, sans préalable, l'objet d'un intérêt inattendu.

On peut suggérer que la double centration sur l'idéal et ses causes renvoie les sujets, chacun avec ses modalités défensives propres, à la perception de plusieurs absences: celle, formulée ou non par l'objet précoce, de la prise en compte de leur désir; et celle de la réalité même de ce dernier, comme s'il n'avait pas existé pour lui de lieu de «nidation» .