2.4. La relation actuelle.

2.4.1. Liminaire.

Pour cette dernière réflexion à propos de la population de l'enquête, nous allons considérer ce qui s'est tissé au fil de l'entretien entre le sujet et nous. Evoquons pour cela le terme "de co-création relationnelle", en attendant de définir plus précisément la qualité et la nature de cette rencontre. Il faut se pencher sur les notes préliminaires, et surtout sur les synthèses et les commentaires pour tenter de mettre en exergue les sensations et les émotions qui ont pris corps au cours et à la suite de ces entretiens. Il n'est ici question que de ce que nous avons pu éprouver de notre place d'interlocuteur du sujet, mais nous supposons que ces ressentis et affects sont une forme de traduction approximative des leurs.

Pour ce faire, nous orienterons cette partie du travail dans le sens de quelques critères contenus sous les deux rubriques de la corporéité et de l'affectivité; il a semblé en effet pertinent de repérer comment se répercutaient en nous les motions de confusion, d'instabilité/labilité et de violence, aussi bien sur un plan physique qu'émotionnel.

Nous émettons l'hypothèse qu'au-delà de notre réalité interne, certains ressentis indicibles émanant des sujets ont trouvé place, se sont nichés au creux de notre propre appareil psychique qui leur a ainsi provisoirement servi de porte-parole ou d'interprète.

Au plan sensori- corporel, seront évoqués comme appartenant :

Au plan psychoaffectif, nous retiendrons:

On peut noter d’emblée une certaine peine à différencier la source et le destinataire de l’impression énoncée. Au-delà du problème méthodologique de catégorisation, il faut prendre en compte la nécessaire indétermination entre sujet et objet. Elle pourrait fonctionner comme un espace transitoire, partagé et informel, s’abouchant à chacun des partenaires par une zone pour l’instant indéfinie.