2.4.2.2. Instabilité/labilité.

Dans cette rubrique, l’instabilité se marque sur le plan du corps et du verbe. Les affaissements, crispations, le caractère imprévisible et contradictoire des évènements et actes survenus dans l’actualité ou dans l’histoire du sujet, signalent une sensation particulière autour de la notion de chute et des tentatives d’y échapper; à l’évocation d’un moment particulier de la narration ou de la relation, des ressentis de tension se transmettent du sujet à l’interlocuteur; à notre tour, emportée dans les abysses de la non-prédictibilité, nous renvoyons ces affects insuffisamment détoxiqués. Dans ce sens, nous participons activement aux croche-pieds, aux ruptures inhérentes à la rencontre, sans pouvoir exercer une quelconque fonction élaborative, tant l’onde de choc de l’instabilité est intense. Pour la réduire nous proposons, comme eux, des digressions, des dérives en périphérie, des formes de désertion. Les questions se fondent dans un décor plus labile, deviennent moins directes; nous abandonnons l’exigence de réponses claires et immédiatement intelligibles, même s’il nous vient parfois à l’esprit, comme un sémaphore, la sensation de lâcher-prise vers une destination inconnue.