2.4.3.1. Confusion.

Dans ce registre, la gêne et la perte de repères vont généralement s’associer. Il faut se souvenir des impressions d’incohérence ou d’inintelligibilité face au discours, aux attitudes, le plus souvent face aux deux. Très vite, ces ressentis se sont transformés en nous, comme par un travail de translation, en des éprouvés d’incompétence et assez fréquemment de honte: honte de ne pas comprendre, d’avoir mal formulé de mauvaises questions ou d’être indiscrète, honte encore d’être témoin ou participant de l’échec dont l’idée même était intolérable; mais le surgissement brutal d’un tel affect hors de tout contexte personnel peut également s’envisager comme une «co-création». Le passage par le tiers va permettre de contenir et de supporter d’abord en miroir, mais de manière extériorisée et diffractée, l’empreinte affective d’une honte informelle, indicible et irreprésentable chez le sujet.

On peut imaginer que, sous la confusion, se diffuse ainsi une palette de sentiments qui signalent indistinctement différentes formes d’une étrangeté intérieure, d’une «présence de l’absence», c’est à dire de ce qui échappe, manque, et fait perdre le sens.