2.4.3.2. Instabilité/labilité.

Sous cet item apparaissent des impulsions contradictoires, paradoxales parfois, souvent liées au renoncement ou à l’effondrement. Là encore, l’existence en nous de motions subites et inhabituelles, a permis d’interroger la trame relationnelle. En effet, à partir de simples questions, nous avons basculé dans une tourmente où les émotions se masquent derrière un mouvement tumultueux et trouble. Ce tournoiement centrifuge part de la sphère affective du sujet; il brouille et opacifie l’émotion, en même temps qu’il pénètre et investit notre propre subjectivité. A cette étape, il existe un renversement sur le tiers, de l’émotion frémissante mais méconnue; il s’agirait d’exporter sur l’objet, de mettre en périphérie -au sens de V. Colin- la trace de l’instabilité, en la faisant endosser par un autre, tacitement chargé de la recevoir et de la traiter dans son propre psychisme.

Il semble nécessaire de considérer cette question dans la continuité de ce qui a été proposé plus haut, autour de la transmission des évènements traumatiques sur l’autre, afin de les éloigner, voire de les détoxiquer; la contamination par contact direct d’une zone psychique à l’autre, produit ces effets de bouleversement, en partie par l’absence de sas de désactivation, normalement constitué mais qui paraît faire défaut chez ces sujets. Ce manque n’a sans doute pas permis d’apaiser l’excitation première ni d’éviter sa résurgence à l’occasion de notre rencontre, remettant ainsi en travail des oscillations du registre du retournement sur l’autre ou de l’affaissement sur soi.