3.3.1. Anamnèse.

Amina a une trentaine d'années lorsqu'elle nous est adressée par l'assistante sociale qui a en charge son dossier RMI. Elle ne fréquente aucun lieu d’accueil et nous n’obtiendrons que peu d’informations sur elle avant de la recevoir; seule, une impression d’évanescence, se rattache à la difficulté des travailleurs sociaux de mettre en place avec elle un projet cohérent. Des essais d’insertion professionnelle ou de formation ont été vains à la sortir de sa situation de précarité. C’est dans ce désenchantement, plus pressenti que réellement affirmé, qu’elle nous contacte pour une première rencontre dans le dispositif RMI. Nous l'accompagnerons sur plusieurs années, toujours de manière séquentielle, selon le rythme qu'elle nous imposera.

Amina prend un premier rendez-vous et l’annule peu après. Elle refait la démarche quelques temps plus tard ; elle souhaite ne pas nous rencontrer à notre cabinet, impossible à fréquenter à cause de sa peur d’être vue y entrant. Un autre local public à notre disposition lui paraît plus convenable, comme si un lieu psychique privé était pour elle inadéquat.