3.3.3.4. Commentaire.

On pourrait représenter les trois axes mis en exergue chez cette jeune femme par la question de la honte, qui semble exhiber, dénier, expulser et propager la "tache, la salissure" originelles. Cela transite par une attitude confuse dans laquelle l'attention pour elle est dévaluée ou ignorée, alors même qu'elle la réclame tacitement, mais désespérément. Le cri silencieux n'est pas la moindre de ses non-demandes: l'attente de l'autre est incommensurable, comme la terreur devant l'attention du tiers, contaminée par l'obscénité du regard. Amina désire et redoute à la fois l'objet, lui transmettant une opacité émotionnelle occulte. Elle brûle à la fois de honte et de désir de s'en libérer, par ses conduites contradictoires d'élégance et de "souillure", de politesse et de manque de courtoisie à l'égard de ses interlocuteurs. Elle tente d'épargner son corps par son souci de conformité, mais le maltraite par ses intoxications ; elle en fait de même à l’égard de son psychisme, quand elle l'exténue par la drogue, les coups qu'elle s'inflige ou les humiliations répétitives qu'elle accepte, voire recherche, de la part de la famille ou du corps social. Enfin, il faut signaler la notion d'alternance complexe de fuite et de rapproché temporels à l'égard de la relation qu'elle met en œuvre.