3.4.2.3. Fin (provisoire ?) de la thérapie.

Quand il nous semble possible de remettre en place un dispositif individuel, c'est dans le groupe que nous proposons cette éventualité. Une autre étape se profile alors, celle d'une double prise en charge individuelle et groupale pour quelques séances. Il souhaite très vite revenir à une individualisation des rencontres avec les aidants; le groupe cesse donc de se réunir, lui laissant la possibilité d'un retour s'il le désire.

Lors de nos ultimes séances individuelles, nous observons qu'un pas décisif semble se franchir peu à peu, malgré les remous encore présents: Arnaud se remet en lien avec la vie interne de son corps, déterre un asthme infantile qu'il avait gardé, comme trace sémantique, dans l’expression récurrente d'avoir "besoin de respirer". Il s'occupe de ses affaires, de sa vie amoureuse. Il ne sait comment signifier son désir de suspendre nos rencontres et en oublie quelques unes. Il ne nous donne plus de nouvelles directes, mais s'arrange pour que nous apprenions qu'il travaille en missions de longue durée, avec des préoccupations ordinaires, qu'il a pris et co-finance un nouvel appartement. Au début de la septième année, il revient au lieu d'accueil au jour où il sait nous trouver, pour dire combien il se sent enfin vraiment mieux, sinon totalement bien. Ses cheveux ont repris une couleur naturelle, il est vêtu de manière discrète et dit spontanément ne plus éprouver le besoin de se montrer.

Il a bien conscience de n'avoir pas terminé sa route sur le plan psychique mais pense que cela se fera plus tard, peut être avec un autre que nous.

Il a emménagé dans la rue attenante à notre cabinet.