4.2.3.1. Honte et espace.

La honte envahit l'espacequand Farida le brouille en cherchant sa place dans le lieu d’accueil, et se perd dans l'impossibilité d'en trouver une à sa mesure, troublée par l'assignation paradoxale qu'elle a revêtue.

Sur un autre registre, la groupalité semble offrir à Farida une nouvelle localisation possible, comme si elle ne pouvait envisager son unité qu’à travers la pluralité. Les identifications et différenciations clivées envers les objets l'avaient en effet soutenue jusque là, par la superposition sur elle des costumes et des masques des familiers. Le passage par une autre instance collective, détoxiquée, paraît alors nécessaire, avant qu'elle ne puisse se confronter au risque du tête à tête thérapeutique.

C'est dans ce dernier cadre que le manteau d'Arlequin, qui diffracte et condense l’intersubjectivité familiale, est déchiré au cours d'un entretien, révélant la béance psychique de Farida. Il aurait fallu, pour quitter sa confusion, que son espace dénudé puisse se revêtir d'une nouvelle enveloppe protectrice, soyeuse et chaude; mais le temps nécessaire à cette construction a manqué, abandonnant Farida à son égarement dans l'absence topique.